Découvrez la faune lunassienne...

Les testacelles

Testacella haliotidea, Testacella scutulum

   

 Une variété de limace peu connue des jardiniers lunassiens…
… mais bien présente dans nos sols.

Où l'observer ?

   Au cours de l’été 2021, nous avons eu l’occasion de découvrir, à plusieurs reprises, un étrange mollusque. En retournant profondément la terre d’un jardin (20 à 30 cm) une boule grisâtre vivante a attiré notre attention.

Description (1)

   Lorsque cet animal est inquiété, il ramasse son corps, prenant l’aspect d’une masse ridée de quelques centimètres.

   En se décontractant, il prend une forme allongée et déploie 4 tentacules dans sa partie antérieure.

   Il se déplace en rampant sur la surface de son pied comme tous les gastéropodes. La partie arrière porte, sur le dessus, une coquille réduite de 6 à 7 millimètres de longueur sur 4 à 5 de large. Comme sur celles d’autres mollusques, on observe des stries concentriques correspondant aux différentes étapes de sa croissance.

   Deux sillons latéraux prononcés partent du bord de la coquille jusqu’aux grands tentacules. Ils délimitent entre eux un espace (marqué de nombreux petits replis) qui augmente de volume quand l’animal se rétracte.

   Comme chez les autres limaces ou escargots, les deux tentacules supérieurs, plus longs, portent les yeux à leur extrémité. Les tentacules courts encadrent la bouche.

   La partie ventrale, lisse, est entourée d’un bourrelet. La production de mucus, combinée aux ondulations engendrées par les muscles du pied, permettent la reptation.

 

Alimentation

   La bouche, en Y, est située sous les tentacules. La langue est couverte d’une plaque (la radula) garnie de nombreuses petites épines cornées (entre 50 et 80), rangées en séries obliques. Elles servent à râper les aliments, s’usent et se remplacent. L’estomac, en forme de cornue, est garni d’une muqueuse chargée de granulations, puis de rides. L’intestin s’ouvre sur l’anus, situé entre deux replis de peau, sur la droite.

   Contrairement aux limaces rencontrées habituellement dans les jardins, la testacelle n’est pas végétarienne : elle est carnivore !

   Elle se nourrit de lombrics, qu’elle avale à la manière d’un serpent… L’orientation, vers l’arrière, des épines cornées buccales fait qu’une fois la proie engagée dans la bouche, elle ne peut ressortir.

   L’absorption d’un lombric est relativement rapide. Dans l’étude citée en référence (1), les auteurs racontent avoir vu une testacelle de 8 cm avaler un lombric de 7,5 cm, en moins de 2 minutes.

Reproduction

   L’accouplement se fait pendant la nuit, en dehors de la période hivernale. Il dure 4 à 5 heures.

   Les animaux fécondés pondent leurs œufs (une dizaine) dans les 5 à 6 jours suivants. Ils les déposent dans la terre à une quarantaine de centimètres de profondeur.

   Ces œufs sont recouverts d’une enveloppe calcaire parcheminée. Après 30 à 35 jours, les jeunes testacelles la brisent. Elles se nourriront de petits lombrics, de vers blancs…
 

Informations complémentaires

D’une durée de vie de 5 à 6 ans, les testacelles sont essentiellement nocturnes. Elles peuvent sortir de terre par temps couvert, humide ou orageux.

               Elles ne se nourrissent que de proies vivantes et ne s’attaquent jamais aux cadavres d’animaux.

               Elles peuvent se mordre entre elles, voire se dévorer et même vous pincer fortement si vous les importunez...

              Elles craignent les périodes de pluie qui gorgent les terres.

              Les variétés de testacelle trouvées à Lunas :

             - en avril 2021, la variété rencontrée dans la terre d’un jardin rive droite du ruisseau de Nize, au niveau du captage Mialane, s’apparente à Testacella haliotidea (plusieurs spécimens observés).

            - en mai, à la sortie du village, route de Nize, une autre variété de couleur jaunâtre à été découverte un matin humide et doux, en bordure de la route. Il pourrait s’agir de Testacella scutulum.

           Si vous rencontrez les testacelles dans votre jardin, n’ayez aucune crainte. Elles n’attaqueront pas vos plans de salade !

        Même si la présence de lombrics est importante pour le bon équilibre des sols, le prélèvement des testacelles est minime.

Laissons-les vivre pour protéger notre biodiversité !
 

    Classification des testacelles :

Embranchement : mollusques (70 600 espèces actuellement connues réparties en 3 classes : bivalves, céphalopodes et gastéropodes)
Classe : gastéropodes (mollusques se déplaçant sur un pied ventral)
Ordre : stylommatophores (gastéropodes terrestres : escargots et limaces)
Famille : testacelles (limaces pourvues d’une coquille : "testa" en latin, d'où son nom)
 

(1) Les informations sur les testacelles ont été empruntées à une monographie très détaillée (58 pages), datant de 1856. Nous la devons à J.B. Gassies et P. Fischer.

On peut la consulter sur le site : https://books.google.fr/books?id=bJBYIIooT-YC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

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(J et L Osouf / janvier 2022)