Le châtaignier... un arbre généreux...

  Dans le châtaignier tout est bon !  Il nous offre ses fruits, ses feuilles, son bois, son écorce, ses fleurs... 

  Son bois : réputé imputrescible et censé chasser les araignées, il trouvait de multiples emplois. Les jeunes pousses fendues en éclisses servaient à fabriquer des vanneries, des claies, des berceaux... le bois jeune de 5 - 6 ans servait à cercler les tonneaux, les comportes, les cuves... les rejets d'une dizaine d'années étaient utilisés pour la fabrication d'outils, de piquets de clôture, de tuteurs pour les vignes... A trente ans le châtaignier devenait un bois d'œuvre pour les charpentes, la fabrication des armoires, des tonneaux, des cercueils...  Même s'il "pète" au feu, c'est un bon bois de chauffage...  Les vieux troncs évidés et couverts d'une lauze servaient de ruche ou "bourniou"...

   Son feuillage : il nourrissait les chèvres en hiver, servait de litière au cochon, de paillage et de fumure au jardin.

  Son écorce :  réduite en une poudre, donnait un tan de qualité, conférant aux peaux une solidité, une souplesse et un apprêt garants de leur durée.

  Ses fleurs : Les abeilles raffolent du pollen et du nectar et produisent un miel ambré très typé.

  Ses fruits : La récolte s'effectuait à la main, à l'aide d'un bâton fourchu pour ouvrir les bogues. Le sol des  châtaigneraies où l'on avait fait paître les troupeaux pendant l'été, était propre et dégagé. Les fruits, ramassés dans des sacs ou des paniers, étaient ensuite séchés. Difficiles à conserver, (parasitées par des larves d'insectes ou attaquées par des champignons responsables de la pourriture) les châtaignes étaient passées au séchoir (sécadou). Dans de petits constructions, un feux doux, mais sans flamme, entraînait la dessiccation des fruits placés sur une claie où ils étaient régulièrement remués pendant trois semaines. On obtenait ainsi des châtaignes sèches dont on ôtait ensuite les deux enveloppes. Généralement, c'était au cours des veillées que l'on réalisait cette opération. Le "châtaignon" obtenu pouvait se conserver trois ou quatre ans. Un trempage dans l'eau le ramenait à un état voisin du fruit frais. Réduit en farine, mélangé à une autre (blé, seigle, orge), il servait à préparer un pain, "le pain de bois". Trempés dans du lait, ils devenaient soupe. Dans notre région, jusqu'au milieu du XXème siècle, la châtaigne fut le plat de base de nombreuses populations paysannes, en particulier l'hiver.

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