LUNAS PENDANT LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE 1789 - 1804

D'après l'étude du Docteur Henri MARC - novembre 1979- "Lunas porte de l'Escandorgue" (pages 30 à 41)

La société lunassienne en 1789

sommaire Révolution

   Tout comme les neuf dixièmes de la nation française, la communauté de Lunas et de Caunas, comprenant aussi les paroisses de Notre-Dame de Nize et de Saint-Martin de Clémensan, ainsi que les hameaux de Taillevent et les fermes de Sourlan, La Gras, Bernagues, Vasplongues, Briandes, Serres, Gours et Les Pascals, totalisait une population d'un millier d'habitants environ, pratiquement toute de condition paysanne.

   Vivant aux champs, arrachant à force de labeur d'une terre ingrate et rude, les récoltes indispensables à sa subsistance, l'élevage de la brebis lui fournissant un laitage généreux, cette paysannerie locale ne connaissait aucune réserve, risquait la disette si quelque intempérie compromettait la récolte.

   Un très petit nombre de ces paysans était pleinement propriétaire, d'autres jouissaient des terres qu'ils exploitaient, moyennant  soit une rente perpétuelle, soit le paiement de redevances. Mais , en majorité, les paysans étaient "colons", "journaliers" ou "métayers":

  •  "colons": engagés à l'année contre  le vêtement, le logis et la nourriture

  • "journaliers":  recevant au jour le jour un salaire dérisoire, ils représentaient les ouvriers agricoles proprement dits

  • "métayers"  partageant avec le propriétaire, les produits de la culture mais aussi l'ensemble des charges.

   Pratiquement, la paysannerie française supportait à elle seule le totalité des charges : impôts directs et indirects, droits féodaux, payement de la dîme, acquittement des banalités pour l'usage du moulin, du four, du pressoir seigneurial, représentant en bloc les quatre cinquièmes de leur revenu annuel.