20 août 1940, création du groupement 25.

   Près de 100 000 jeunes des classes 1939/3 et 1940/1 sont appelés, début juin 1940, à rejoindre les centres de mobilisation. L’invasion allemande contrarie leur incorporation.

   À la signature de l’armistice, le 22 juin, beaucoup de ces mobilisés errent, s’efforçant de rejoindre les casernes de la moitié sud du pays, non occupée. Une minorité s’organise en bandes et va jusqu’à se livrer à des exactions pour subsister.

   Le ministère de la Guerre ne peut intégrer ces jeunes dans l’armée d’armistice, dont les effectifs avaient été fixés à 100 000 hommes. Il confie au général de La Porte du Theil la lourde tâche de mettre sur pied un projet pour les regrouper et les encadrer. Certaines de ces recrues ne peuvent rejoindre leurs foyers situés maintenant en zone occupée.

   Ce projet conçu en quelques jours, dans une improvisation totale, est présenté le 5 juillet : il propose de rassembler ces jeunes en pleine nature pour les occuper à des travaux d’intérêt général. L’encadrement des 86 470 hommes sera assuré par des officiers d’active notamment ceux du 7e corps d’armée, dissous, que le général de La Porte du Theil commandait.

   Celui-ci s’entoure de 3 conseillers pour établir les nouvelles structures :

     - le colonel Mourey, pour les questions administratives ;

     - Charles Poilleux, inspecteur des Eaux et Forêts, pour la technique forestière ;

     - le père Forestier, dominicain, aumônier national des scouts de France, comme conseiller spirituel.

   Il recevra de vives critiques venues de milieux divers :

     - des parents n’appréciant pas les conditions de vie de leur fils ;

     - des mouvements sympathisants de l’Allemagne qualifiant les chantiers d’armée de boys-scouts ;

     - des mouvements d’opposition à l’Église qui parlent de bandes de puceaux de sacristie…

   Malgré cela, peu à peu, les groupements se constituent mais, les premiers mois, fonctionnent dans des conditions matérielles difficiles.

   52 groupements, d’un effectif de 1 500 à 2 200 hommes, vont être progressivement mis en place pendant le second semestre 1940, dont 6 en Afrique du Nord.

   À partir de 1941 les Chantiers de Jeunesse incorporeront, pour 8 mois, tout Français de la zone libre, en âge d’effectuer ses obligations militaires.

   Le groupement 25, créé au Bousquet-d’Orb le 20 août 1940, porte le nom de ROLAND. Il a pour devise discipline et camaraderie. Trois unités fournissent ses premiers effectifs :

     - le 38e régiment du génie de Montargis ;

     - le 92e régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand ;

     - le 19e régiment d’artillerie de Castres.

Insigne en métal du groupement 25.

Insigne en tissu du groupement 25.

La vie aux Chantiers de Jeunesse...  cliquez

sommaire "Histoire contemporaine"...

documentation réunie par J & L Osouf - 2012 - extrait de "Lunas au gré de l'alphabet", pages 89 et 90 - ISBN 978-2-917252-99-4