Paul GUIBAL (1873 - 1953 ) |
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Paul Guibal, né à Lunas le 3 février 1873, est le fils de Pierre Guibal (1) et d’Elodie Fourestier (2). Après de brillantes études au lycée privé de la Trinité à Béziers, il entre à la faculté de médecine catholique de Lille sur les conseils d’un oncle abbé. Grâce au registre militaire il est possible de recréer sommairement son portrait : cheveux et sourcils noirs, yeux gris, front découvert, nez camus, visage ovale, taille 1,66 m. On y apprend aussi qu’au conseil de révision de 1893, il fut placé dans les services auxiliaires à cause d'une perforation du tympan gauche. Il termine ses études comme interne des Hôpitaux de Paris puis s’établit docteur en médecine à Béziers. En 1903 il débute une carrière de chirurgien à la clinique de Fonseranes. L’établissement est installé dans une partie du pensionnat abandonné par les frères des écoles chrétiennes, après la suppression de l’ordre en 1904. Le 19 juillet 1905 il épouse Marguerite Blandinières. Durant la première guerre mondiale la clinique devient hôpital militaire. Le docteur Guibal y opère les blessés tandis que son épouse dirige un groupe de soignantes. Quand en 1922 la clinique ferme ses portes, Paul Guibal devient chirurgien en chef de l’hôpital mixte de Béziers. En 1924 il réalise la première lobectomie (ablation d'un lobe du poumon) en France et en Europe, sans les ressources actuelles des anesthésies modernes et des antibiotiques. Cet exploit de précurseur, toujours cité dans les publications scientifiques, montre qu’à Béziers, il y a cent ans, se pratiquait déjà la plus innovante des chirurgies. A compter de 1933 il officie dans sa clinique de l’avenue Enseigne-Albertini, actuellement clinique Champeau. Le docteur Paul Guibal est décédé le 19 février 1953 à Béziers, âgé de 80 ans. La ville de Béziers, reconnaissante, lui attribua un nom de rue en 2016. (1) : Pierre Guibal né en 1838 à Lunas, est perruquier et cultivateur (profession indiquée sur son acte de mariage du 21 janvier 1872). Sur les recensements de 1876 à 1891, habitant le quartier de Villeneuvette il se déclare horloger... ( (2) : Elodie Fourestier née en 1954 à Lunas est la fille d’un « plâtrier ». Son père est propriétaire d’une exploitation de gypse associée à un un four, sur la commune de Joncels. Chauffé, le gypse se transforme en plâtre. Sources : Wikipédia - Archives Départementales de l'Hérault : recensements et état-civil de Lunas, Béziers, registres matricules (classe 1893 / N°934). |
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( L'avis de décès, paru dans le Midi-Libre du 20 janvier 1953, rappelle les liens familiaux du docteur Guibal avec d'autres Lunassiens : ses cousins germains Paul Fourestier le peintre dit Fabrège, le docteur Max Fourestier, le docteur Marc époux de Denise Fourestier... Cliquez sur les noms pour retrouver les pages consacrées à ces autres "Figures lunassiennes". |
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L’hôtel particulier du docteur Guibal. |
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(photo Eric Commeignes) |
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C’est probablement l’un des hôtels particuliers le plus photographié de Béziers. Construit fin XIXe par l’architecte Philippe Winckler pour le négociant en vins Sylvain Cazals, cette prestigieuse demeure devait initialement accéder au "Plateau des Poètes". La ville de Béziers n’en donnant pas l’autorisation, Winckler modifia son projet en concevant une longue terrasse qui surplombe le parc, abritant écuries et remises pour les véhicules hippomobiles. Vers 1920 le docteur Guibal l’acquiert et le fait agrandir par l’architecte Paul Jumeau. De style éclectique la demeure emprunte certains traits à l’architecture haussmannienne. Dans un numéro de la revue VMF (magazine du patrimoine, de l’architecture et des jardins) on lit, dans un article intitulé « A BEZIERS, VUE SUR LES POETES » : « L’hôtel est à lui seul un catalogue d’arts décoratifs. Ses sculptures sont l’œuvre de Sigala pour la pierre et d’Hippolyte Jalvy qui, outre les boiseries, travaillera à une monumentale cheminée. Les vitraux proviennent de la maison Néret, de Paris. On pense que l’architecte Winckler s’est fait représenter sur l’un d’eux. Les mosaïques sont vraisemblablement l’œuvre de l’atelier italien Fabio Pellarin et fils. Les ferronneries de l’escalier révèlent par leur qualité un maître de grand talent. L’agrandissement réalisé par Paul Jumeau après la Grande Guerre est en parfaite harmonie avec le style voulu par Winckler en ce qui concerne les façades. A l’intérieur, un salon à l’atmosphère intime présentant des décorations peintes à fresque dans des médaillons traduit le goût nouveau pour l’Art déco. Les peintures murales de ce fumoir sont dues à Raoul Guiraud, un peintre biterrois se rattachant au courant luministe. » Sources : revue VMF (Vieilles Maisons Françaises) de janvier 2019 N°283, page 86 et suivantes / site : vmfpatrimoine.org Jacques Nougaret – « Béziers, hôtels particuliers et demeures remarquables. Des racines, des pierres et des hommes. Histoire d’une évolution urbaine ». (SASLB, 2017) |
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Nous remercions Philippe de Firmas qui nous a communiqué la revue VMF . (J & L Osouf - novembre 2025) |
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