"Le château" de Raymond  LUCHAIRE :
 

Quand le soleil doré,

Globe immense de feu,

Se couche fatigué

Dans le ciel orageux,

Je vais silencieux au pied du Redondel

Rêver des troubadours, des joyeux ménestrels,

Qui, parcourant à pied la belle Occitanie

Allaient dans les châteaux chasser le noir ennui.

Et là, je laisse errer mon imagination

Dans les temps éloignés, pour avoir illusion

Que le château hautain, rasé par Richelieu,

Avec son grand donjon, s'élevant vers les cieux,

De larges échauguettes et ses mâchicoulis,

Son mur de ronde, ses créneaux et le grand pont-levis

Se dresse toujours là, dans la pâle clarté

Spectre de pierres grises qui défient les années.

Et là, tassés pêle-mêle au pied du grand rocher,

Parmi les douves alors qui formaient la forêt,

A demi enfouies sous des rameaux de lierre,

Les misérables serfs, les sordides chaumières.

 
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