Utilisation de la pierre : les aires de battage

   De nombreuses aires existaient dans le village ou les hameaux. Ces surfaces planes, dallées de pierres, permettaient le battage ou dépiquage. Cette opération avait pour but de séparer le grain des épis.

   Les gerbes de céréales préparées à la moisson étaient réparties sur l’aire, épis disposés sur le sol, tiges de paille vers le haut. On coupait le lien de la gerbe qui s’étalait alors en cercle. Chevaux ou mules, attelés de front, les yeux souvent bandés d’une sorte de grand mouchoir, étaient guidés à la longe et au fouet par un conducteur de manière à ce que les animaux, en trottant, décrivent un cercle. Des aides, munis de fourches, repoussaient les épis non débarrassés de leurs grains sur le passage des sabots.

   Les bœufs, à l’allure trop lente, étaient rarement employés pour ce travail qui pouvait durer toute la journée. Des pauses, à intervalles réguliers, accordaient un petit temps de repos aux animaux fortement sollicités.

   Cette technique, essentiellement pratiquée dans le sud de la France, présentait l’inconvénient de récupérer une paille souillée de déjections animales.
 

  
scènes de battage (photos anciennes d'Ernest Boulouys) :

près du ruisseau de Saint Georges        

sur l'aire de Villeneuvette   

      Aire de battage dans le quartier de  Villeneuvette : c’est l’une des rares aires du village conservée (en partie) dans son état initial.

Petit patrimoine de Lunas

 extrait de "Lunas au gré de l'alphabet", pages 5 & 6 - ISBN 978-2-917252-99-4 / photo L. Osouf