Croix du chemin de py déplacée devant le cimetiere de caunas

  A la sortie de Caunas en allant vers Dio, devant le cimetière de Caunas.

Coordonnées -  Lambert II : X = 668.142    Y =  1852.806    Z = 247 m / NTF : N 43° 40' 26'' - E 3° 10' 52''

Cette croix a été remontée en ce lieu, début 2014.

Croix

  Hauteur : 158 cm  /  Largeur : 111 cm  -  Matériau : grès gris du Trias  /  Datation : inconnue

   La croix a été taillée dans un bloc de grès. Toutefois sa largeur était insuffisante pour y inscrire les volumes ornant les extrémités du croisillon.

   Pour pallier ce manque de matière, le sculpteur a eu recours à des volumes complémentaires assemblés en queue d'aronde.

   Les faces avant et arrière sont planes,  les arêtes chanfreinées.

   La section est régulière (28,5 x 28,5 cm).

   Une moulure concave formant quart de cercle (cavet) souligne l'intersection des bras. Leur partie terminale est constituée d'un volume en "bonnet de prêtre " à base carrée de 21 x 21 cm.  

 

     

   Le tenon qui vient s'engager dans l'extrémité du croisillon est de la même épaisseur que le chanfrein.

   Un mortier dissimule la liaison.                

Support de croix

(réalisé en 2014 lors de la mise en place de la croix)

  En partant du sol on trouve :

   - un emmarchement (180 x 175 x 16 cm) ;

   - une table (100 x68,5 x 17 cm) ;

   - un socle de croix (68 x 28,5 cm, haut d'environ 25 cm) non centré. La liaison croix-support a été consolidée par 3 fers plats en "S".

 

Collection Robert Guiraud (31/08/1987)

   Histoire de la croix

   Cette croix était initialement placée sur un muret à l'entrée du chemin du Py ( voir photo de droite).

   Dans les années 80, lors de l'élargissement de la voie, elle fut enlevée et abandonnée dans un fossé.

   Le cadastre napoléonien de 1827 indique bien un calvaire à ce carrefour, mais de l'autre côté du chemin.

Supplique de la croix du chemin du Py

   Certains m’appellent la croix du chemin du Py ; et c’est vrai que j’ai longtemps vécu près de la naissance de ce vieux chemin, les pieds baignés par le ruisseau du Moulin. J’ai toujours imaginé que ces deux là m’avaient donné la vie.

   Face à la rue qui descend dans le centre du village, j’accueillais vos enfants, vos amis, vos familles, venus vous rendre visite. Je vous ai vus jouer à cache-cache dans mon dos ; tous les Caunassiens, grands et petits, passaient et repassaient sous ma bienveillante protection. En 1964 j’étais aux premières loges quand la fête du 15 Août renaissait à Caunas. De mon bras gauche je montrais la buvette qui exceptionnellement barrait le vieux chemin du Py.

   Je suis comme l’arbre, le chêne, le marronnier ou le frêne, pendant des siècles mes racines ont plongé dans le sol, m’attachant à ce lieu. Puis, dans les années 1980, pour agrandir la route, les hommes m’ont déracinée et jetée dans le fossé. Quelques années plus tard, comme si cela ne suffisait pas, on m’a abandonnée sous les ronces d’un jardin fantôme, cachée de tous.

   Vous qui avez peut-être une maman âgée, une grand-mère ou l’âge de partir en maison de retraite, vous savez, vous vivez au fond de vous-même la détresse que ressent la personne qu’on arrache à son toit. Je suis cette vieille dame âgée de plusieurs siècles qui souhaiterait finir sa vie dans sa maison.

   Les archéologues disent que j’ai été conçue pour indiquer la voie et rassurer le voyageur. Regardez-moi, je suis le symbole de la force, de la vie et non celui de la souffrance. Au milieu de vous, dans le village, je participais à vos activités : le jardin, les courses, les voyages, les fêtes, les jeux des enfants. Aujourd’hui je ne vois plus que les gens qui vont au cimetière et cela me rend triste, d’autant plus que je ne sais pas consoler.

   Je souhaiterais un jour pouvoir vivre comme l’écrivait du Bellay :
          « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage, ……
          Et puis est retourné plein d’usage et raison
          Vivre entre ses parents le reste de son âge »

          S’il vous plait, si vous le pouvez, rendez-moi mon destin, ma maison, mon histoire.

(Texte de Robert GUIRAUD - Aquarelle de Sandrine Delpla)

 août 2014 - J et L OSOUF

Les croix de Caunas