Les ruines de l'ancien château |
HISTOIRE DU CHATEAU |
Très tôt s’éleva
sur cette plate-forme en nid d’aigle un château dominant le croissant des
habitations, qui, à son tiers inférieur, constituait la bourgade primitive.
L’endroit d’implantation était particulièrement bien choisi : inaccessible
sur les trois côtés formant l’à-pic, un large fossé de sept mètres de
largeur sur dix mètres de profondeur, réalisé de main d’homme, transforme le
site en éperon barré.
L’historique de ce château et de ses seigneurs peut se décomposer en trois
périodes : Aux temps carolingiens, Lunas est cité dans des actes datés de 899 et 909. Au XIème siècle la terre de Lunas représente un fief dépendant du vicomté de Béziers. Le premier seigneur connu est un nommé Bonafusus, ou Bonafos. A sa mort, en 1129, Bernard Aton IV (vicomte d’Albi, Nîmes, Carcassonne, Rodez, Béziers et Agde) cède le château de Lunas à son second fils Raymond Trencavel. Ce dernier contracte mariage avec la fille d’Auztor de Lunas, vassal du vicomte de Béziers. Les héritiers d’Auztor se succèdent jusqu'en 1190, d’abord son fils Roger puis son petit-fils Guillaume. A la mort de ce dernier le château revint à son parent Guillaume de Faugères. En 1201, Raymond Roger
Trencavel, cède à Salomon de Faugères, fils de Guillaume, le château et tous
autres droits qu’il possédait à Lunas, moyennant six mille sols melgoriens.
Cette cession termine une période où la seigneurie de Lunas relevait en fait
de la famille Trencavel. Béatrice confie la baronnie à Etienne de Caylus (Au décès de Jean de Narbonne-Caylus Béatrice s’était remariée à Jean de Clermont. De ce mariage naquit Françoise de Clermont qui épousa Robert de Narbonne. Leur fille Béatrix épousa Etienne de Caylus). Le fils de Claude, Jean de Narbonne-Caylus se trouvait ainsi évincé. Dès le début de la septième guerre religieuse, il reprend les armes. En octobre 1585 le duc
de Montmorency envoie 800 hommes sur Lunas. Après dix jours de siège Etienne
de Caylus capitule. Le château de Lunas est restitué à Jean de
Narbonne-Caylus. RIGNAC (avec une compagnie de gendarmes) reçoit, début 1622, ordre du Duc de Montmorency de reconnaître Lunas, clef de passage du Rouergue au Pays-Plat. Renforcé d’une quarantaine de mousquetaires et d’autant de soldats du Régiment de Languedoc, il fait " sauter au pétard " la porte dite du Redondel, cependant que s’opère rapidement l’encerclement complet du château, qui est attaqué le lendemain, une mine ayant été placée durant la nuit sous la grosse tour. La situation devient critique pour Jean de Narbonne , qui est sauvé de justesse par l’arrivée de son beau-frère, Henri d’ESPONDEILHAN, porteur d’une transaction permettant la cessation des hostilités. Jean de NARBONNE conservait la vie, mais devait remettre Lunas et Faugères. Il quitta Lunas le surlendemain avec 80 soldats, RIGNAC devant assurer le commandement de la place. Faugères, par contre, dont les habitants refusèrent d’ouvrir les portes, dut subir un bombardement de huit jours. Encore une fois, par l’intermédiaire de son beau-frère d’ESPONDEILHAN, qui s’était porté garant de sa fidélité à la couronne de France, le Baron Jean de NARBONNE retrouve en 1625 son Château de Lunas, qui lui est restitué. A son décès en 1626, la seigneurie revient à son second fils, Henri de NARBONNE, âgé de 22 ans, dont l’ardeur et l’enthousiasme de la jeunesse lui permettent de ne pas se sentir engagé par les promesses de son père. Il prend les armes. La réaction de MONTMORENCY est immédiate. Ses troupes rasent d’abord le Château de Faugères, puis attaquent celui de Lunas, dont la garnison affamée se rend après cinq semaines de siège. Bloqués dans les Cévennes, les protestants du Languedoc apprennent la chute de la Rochelle. La soumission est alors leur seule issue, et ils acceptent du Cardinal de RICHELIEU la Grâce d’Alais (1629), garantissant aux huguenots la liberté du culte, l’égalité absolue avec les catholiques, sous condition expresse de la démolition des fortifications des points stratégiques. |