L'ancien château |
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Pourquoi n'en reste-t-il que des ruines ?
Pour mettre fin aux guerres de Religion et que la paix revienne, le cardinal de Richelieu par la « Grâce d’Alais » (1629) garantissait aux huguenots la liberté de culte en échange de la destruction des fortifications des places stratégiques, parmi lesquelles le château de Lunas. Henri de Narbonne-Caylus, seigneur de Faugères et Lunas, envoya donc des hommes depuis Faugères pour exécuter cette clause, mais ils avaient été devancés par des Lodévois et des Clermontais, mais aussi des Lunassiens , qui, en quelques jours, démantelèrent non seulement les fortifications mais l’ensemble du site qui fut totalement ruiné… Il faut dire que le grand-père d'Henri, Claude de Narbonne-Caylus avait laissé dans la région un très mauvais souvenir chez les catholiques. Notamment sur Lodève qu'il mit à feu et à sang en juillet 1573. Il y profana dans la cathédrale, la châsse de Saint Fulcrand et se joua du crâne du saint vénéré dans les rues de la ville avec ses hommes. Ce comportement ne pouvait qu'accumuler les rancoeurs. Cela explique l'attitude des catholiques 56 ans plus tard qui, bien que Claude ait été assassiné en 1578, voyaient dans le château de Lunas un symbole huguenot qu'il fallait faire disparaître. « Le
vieux château fort qui couronnait le sommet du Redondel fut démoli peu après
1629, époque où il fut repris par les catholiques. Richelieu, comprenant que
pour abattre la féodalité et l’hérésie, il fallait détruire les nombreuses
forteresses, nids d’aigles perchés sur toutes les montagnes du Midi, le
château de Lunas fut donc sacrifié sans pitié et le marteau des démolisseurs
fit tomber ses hautes et solides murailles. La mine fut même employée pour
renverser ce boulevard du protestantisme, cette clef du Rouergue et du
Bas-Languedoc. Ce qui paraît confirmer cette conjecture, c’est que des pans
énormes de murailles, des débris de voûte, renversés pêle-mêle gisent à
l’emplacement du donjon ou haute tour qui défendait la place du côté de la
montagne et dominait la porte du Redondel. Le château fort était inabordable
de trois côtés défendus par un escarpement prodigieux, des ravins profonds
et des ouvrages avancés dont on aperçoit les restes. Il n’était donc
accessible que du côté de la montagne, connu sous le nom de col de Pomiès, à
l’orient, qui s’incline en pente douce vers le château d’où elle ne se
trouve séparée que par un large fossé taillé dans la roche vive.
L’emplacement qu’occupait la forteresse forme une vaste plate-forme qu’un
second rocher couronne. Çà et là apparaissent quelques pans de murs. Une
citerne, au midi, est la seule construction à peu près intacte. Valentine Guerre
nous apprend également l’existence d’un document retrouvé dans un coffre du
château : |
Armoiries des Narbonne-Caylus
"écartelé au 1&4 d'azur au léopard d'or au 2&3 de gueules plein" |