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La
croisée désigne à l’origine une ouverture destinée à laisser passer la
lumière.
Elle doit son nom au fait qu’elle est divisée par une structure
centrale composée d’un élément vertical, le meneau, associé à un autre
horizontal, la traverse.
Cet ensemble meneau-traverse forme une croix latine procurant au
vitrage un cadre rigide.
Ce type de fenêtre, caractéristique de l’architecture Renaissance,
apparaît en France fin XIVe - début XVe.
Sur la maison du bailli, un larmier, petite corniche à but
décoratif, repousse aussi le ruissellement des pluies.
Légendes :
1 – meneau ; 2 – traverse
; 3 – larmier ; 4 – appui
Il faut savoir qu’à
la Révolution, l’impôt sur les portes et fenêtres, créé en 1798, incita bon
nombre de propriétaires à détruire meneaux et traverses. En effet une
fenêtre à croisée comptait pour 4 ! Cet impôt ne sera abandonné qu'en 1926.
Généralement, comme au Moyen Âge, les fenêtres à meneau sont munies
de sièges intérieurs, de chaque côté, appelés coussièges.
Dans la maison du bailli, les quatre fenêtres possèdent ces
dispositifs : ils servaient de « banc de veille » permettant d’observer la rue,
mais aussi de siège pour profiter de la lumière du jour et faciliter la
lecture, l’écriture ou les travaux manuels (couture, broderie, filage…).
Si l’allège, hauteur entre sol de la pièce et base de la fenêtre,
est trop important, l’accès aux coussièges est difficile. Aussi
rencontre-t-on fréquemment des aménagements pour le rendre plus aisé :
-
un plancher surélevé devant la croisée auquel on accède par quelques marches
;
-
un escalier étroit de 2 ou 3 marches de pierre dans l’axe de l’ouverture
entre les coussièges.
Des volets intérieurs, pour occulter les ouvertures, se rabattaient
sur l’épaisseur du mur, au-dessus des coussièges.
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