La maison traditionnelle.

    Tout en hauteur, coincée entre ses "voisines", les maisons traditionnelles de village présentaient, en général, la même organisation :

- au rez-de-chaussée : une pièce voûtée réservée aux animaux (brebis, chèvres, mulet...), une porte ( ou un escalier extérieur en pierre) donnait accès à l'étage

   - à l'étage ( 1 ou 2 selon les cas ) : les pièces d'habitation. Placées au-dessus des animaux, elles profitaient de leur chaleur. Une trappe fermait un trou aménagé dans la voûte pour surveiller les bêtes ou éventuellement descendre sans ressortir de la maison.

   L'étroitesse de la construction ne permettait qu'une ou deux pièces par niveau. La communication entre les étages se faisait par un escalier aux marches hautes et peu larges pour en limiter l'empiètement sur la surface habitable, ce qui le rendait particulièrement abrupt et incommode.

  - au dernier niveau : un grenier. Sa seule ouverture donnait sur la venelle. Elle était surmontée d'un trou dans le mur servant à caler une tige métallique, terminée par un œil, où l'on accrochait une poulie. Les produits emmagasinés étaient en effet hissés à l'aide d'une corde. Cette ouverture était fermée par une porte de bois partant du plancher pour supprimer tout obstacle lors des manœuvres. Deux  longues pierres encadraient parfois la base. Elles permettaient :

    - d'y placer un plancher temporaire lors des opérations d'engrangement ;

    - d'y suspendre des denrées ayant besoin d'un complément de séchage avant stockage.

 - la toiture : autrefois en lauzes, les tuiles romaines remplaceront progressivement ce matériau au XIXème puis au XXème siècle. Souvent, des galets de rivière  étaient répartis sur les toits pour éviter qu'elles ne bougent par grand vent. L'absence de gouttière était compensée par les génoises qui repoussaient l'eau de pluie du mur gouttereau.  Elles sont constituées d'alignements de tuiles romaines disposées les unes à côté des autres et calées au mortier. Prenant appui sur le mur porteur, elles peuvent être formées de plusieurs rangs, en surplomb,  décalés vers l'extérieur, de la base vers le sommet. Dans les villes l'importance de ces génoises (parfois à 7 ou 8 rangs) était fonction de la  richesse du propriétaire. A Lunas, elles sont à une ou deux rangées, rarement trois.

 Photographie Ernest Boulouys - La Grand'Rue vers 1900

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