Histoire de la châtaigneraie... |
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Le châtaignier européen est un arbre indigène de la flore locale depuis la fin de l'ère tertiaire. Des fossiles trouvés dans les Cévennes révèlent sa présence depuis 25 millions d'années. Des analyses polliniques plus récentes montrent que cet arbre a fait constamment partie du paysage végétal de notre région (de nombreux pollens de châtaignier ont été découverts dans les marnes tertiaires de Celleneuve, près de Montpellier). Il pousse naturellement sur les sols acides entre 400 et 900 mètres d'altitude, où il rejoint l'étage de la hêtraie. Il préfère les sols profonds, bien drainés (sables provenant de la désagrégation des grès ou des granites, argiles résultant de l'altération des basaltes). Il s'accommode des versants nord ou sud à condition que les gelées précoces et les sécheresses estivales ne soient pas trop importantes. Depuis le néolithique, les hommes ayant favorisé son implantation, cet arbre a progressivement dominé les autres essences. Au Moyen-Age les moines défricheurs ont contribué à son extension en apportant les techniques de greffage permettant d'améliorer ses qualités. Depuis le XVIème siècle, des travaux de lutte contre l'érosion modifient la déclivité des pentes (terrasses limitées par des murets de pierre sèche). Ceux-ci maintiennent non seulement la terre, mais retiennent l'eau indispensable au développement des cultures. Un châtaignier demande un minimum de 700 millimètres d'eau annuellement. Ainsi, progressivement, la "montagne" s'est-elle humanisée... Le châtaignier allait devenir un élément indispensable à son économie où les céréales, sauf le seigle, poussent mal. "L'arbre à pain", autre nom du châtaignier, montre bien l'importance de ce végétal jusqu'au milieu du XXème siècle.
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