LE MARTELET


 

    Il y a 40 ou 50 ans le jeu du martelet se pratiquait encore.

   Jacques Blayes a laissé, dans un cahier, quelques souvenirs dont est extrait le texte suivant :

   " Le martelet consistait à prendre un caillou, à le pendre à 70-80 centimètres de corde. Puis on attachait la corde à la poignée de la porte choisie. Ensuite on fixait, au ras du caillou, une longue ficelle, permettant d’aller se cacher plus loin et de tirer sur cette corde… laquelle actionnait le caillou pendu et laissait supposer que quelqu’un appelait ou demandait un service

.      En principe, le martelet se faisait aux maisons où les personnes étaient peureuses ou surtout chez celles qui se mettaient en colère en raison du dérangement.

      Par exemple :

      - Cussol, très myope et qui marchait à tous coups ;
 
      - Crouzillac qui nous tirait dessus avec sa carabine à plombs ;

      - Franco qui voulait tuer tous les jeunes ;

      - Bernal, le Négus, dont la femme nous agonisait de sottises ;

      - Lagarde qui poursuivait les jeunes à bicyclette et en pyjama ;

      - Raymond, le Cressou, qui gueulait et courait vite.

   Mais il y avait aussi ceux que le jeu amusait :

      - Breton, le Bourret, qui ramassait la corde et nous invitait à revenir « Podètz tornar m'en cal encara per las socas* !  » ;

      - Villa qui disait : « Vous ne savez pas le faire ! Demain je vous apprendrai » ;

      - Blayes : « Venez boire et laissez-moi dormir ».

   ...Ces derniers étaient certains d’être tranquilles pour longtemps…  Actuellement les gens se fâchent, portent plainte et nous menacent avec leurs fusils. Cet usage a donc complètement disparu."

* « Vous pouvez revenir il m’en faut encore pour mes souches ! »
 

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