LE CHÂTEAU DE LUNAS

de 1706 à nos jours

    Ce texte, à la lumière des informations nouvellement recueillies, pour la période 1723 - 1794, corrige bon nombre d'imprécisions ou d'erreurs contenues dans la page consacrée à "la période 1641 à nos jours" de  l'étude du Docteur Henri MARC - novembre 1979- "Lunas porte de l'Escandorgue" .

(note de Lucien Osouf, mai 2007 : informations concernant cette période mises à jour grâce à l'aide de Madame Marie d’ESPEUILLES, généalogiste de la famille VIEL et de Philippe de FIRMAS )

    Jean Gabriel Henri de Narbonne-CAYLUS n’ayant laissé aucune descendance, sa veuve Marie-Anne de PASCAL de St FÉLIX, en faveur de laquelle il avait testé, vendit la Seigneurie de Lunas le 21 Janvier 1723, en l’étude de Maître Clément, notaire à Montpellier, pour la somme de 130000 livres, à Jean VIEL (1653 - 1728). Celui-ci, d’abord " banquier ", fut anobli en 1702 de par sa charge de « Conseiller-Secrétaire du Roy, Maison, Couronne de France et de ses Finances ».

     Son fils Jean Antoine VIEL de Lunas (1696 - 1742), qualifié de haut et puissant Seigneur de Sourlan, Serremejane, Caunas, St Martin, Gours, Les Pascals, Laval de Nize, achète en outre le 22 Janvier 1727 la Baronnie du Pouget pour 118000 livres à Abdias d’ARNAUD de la CASSAGNE.

     D'un premier mariage en 1719 avec Françoise Eléonore de ROQUEFEUIL-GABRIAC naîtra une fille, Antoinette Marguerite (1723 - 1799). Veuf, peu après la naissance de cette enfant, Jean Antoine VIEL épouse en secondes noces Françoise Louise de MONTCALM (1710 - 1789), sœur du grand MONTCALM. Il meurt le 26 août 1742, laissant six enfants mineurs.

     La Seigneurie de Lunas revient à son fils aîné Louis Daniel Antoine Jean VIEL (1728 - 1777). Il épouse en 1750 Marie Reine de BOULLENE de SAINT REMY (1731 - 1771), fille de François-Frédéric Maurice de BOULLENC de Saint REMY, capitaine d’une compagnie de cavalerie au régiment Bourbon et de Claude Marguerite Marie Madeleine Antoinette de GIRARD D’ESPEUILLES. De cette union naîtront 5 enfants.

    Louis Daniel Antoine Jean VIEL de LUNAS quitte le sud de la France, à l'époque de son mariage, pour la région parisienne. Il ne se rend que très rarement à Lunas, que sa mère, Thérèse de MONTCALM GOZON, restée sur place, gère. Il  meurt à Montreuil (Eure-et-Loir) en 1777.

     Les terres de Lunas reviennent à ses deux fils Antoine Pierre VIEL de LUNAS (1760 - 1837) et Antoine Louis François VIEL d’ESPEUILLES (1761 - 1836). Agés respectivement de 10 et 11 ans au décès de leur mère, délaissés par leur père, leur grand-mère maternelle, par lettre de cachet du roi Louis XV, obtient leur placement chez les bénédictins puis ils intègreront les Gardes du Corps du Roi. Venant que très rarement à Lunas c'est leur grand-mère paternelle, Thérèse de Montcalm, qui continue tant bien que mal à gérer le domaine. En 1789 celle-ci meurt, leur léguant plusieurs propriétés de la région montpelliéraine.

      Vivant le plus souvent à Paris (ou dans la Nièvre), cela leur vaudra d'être inscrits dans l'Hérault sur la liste des émigrés alors qu'ils n'ont jamais quitté la France. Prévenus de l’urgence de la situation, les deux frères rentrent à Montpellier où ils entament des démarches pour récupérer leurs biens confisqués.  C’est à titre de bien personnel de la famille VIEL de LUNAS (et non de bien national) que le château et ses terres furent cédés à Jean Antoine VAILHÉ  le 19 juillet 1794 (29 messidor An II), comme le confirme l’acte de vente établi par Fulcrand OLLIER , notaire à Lodève.   

     Jean Antoine VAILHE, négociant à Lodève, exploite conjointement la propriété avec son beau-frère Fulcrand OLLIER (1752 - 1834), juge et notaire à Lodève, auquel il la cède complètement en 1804.

     La fille unique de Fulcrand OLLIER, Pauline, l’apporte en dot à Hippolyte CHARAMAULE (1794 - 1886), originaire de Mèze, en 1829.

    A la mort de Fulcrand OLLIER, en 1834 son gendre Hippolyte CHARAMAULE, hérite donc du château et des terres.

   Au décès de Pauline CHARAMAULE, en février 1896, leur fille unique, Pauline-Claire (1830 - 1917) qui avait épousé Évariste GUERRE prend en charge le domaine et fait effectuer d’importantes réparations ( toiture de lauzes refaite en ardoises d’Angers, réunion des deux corps de bâtiments composant le château et les communs en 1908, construction d’un grand escalier intérieur et de pièces aménagées dans cette nouvelle partie: billard, bibliothèque, salle d’études, chambre Empire et grande chambre).

   En 1917, au décès de sa mère, Valentine MAISTRE née GUERRE (1870 - 1954), assure la suite de l’exploitation et ne manque pas « d’ouvrir en grand la maison » pour sa nombreuse famille. Elle y fait de fréquents séjours, surveillant les récoltes de fourrage, et « gouvernant son monde » depuis le régisseur jusqu’à la dévouée cuisinière.

   C’est en 1954, à la mort de sa mère, que Colette de FIRMAS née MAISTRE (1903 - 2002),  essaya de faire-valoir les terres et de donner vie à cette grande maison qu’était le château. Mais les temps avaient bien changé et l’adaptation n’était pas évidente. Comment continuer à entretenir cette lourde charge que représentait le château face à une exploitation agricole de 12 hectares? Elle se décida donc à vendre d’abord le château en 1967 à un professeur de chirurgie dentaire de Montpellier M. BELVEZE. Cela lui permit d’aménager une maison confortable, agréable à vivre, dans les anciens hangars à fourrage du domaine. Enfin, sur une offre intéressante du conseil général de l’Hérault, les terrains furent cédés en 1988.

   Actuellement, c’est un Hollandais, Pieter BURGERS, qui est propriétaire du château, transformé en restaurant. Quant aux terrains, le conseil général de l’Hérault y a aménagé une base de loisirs avec jeux aquatiques pour le plus grand bonheur des amateurs de ces aires de détente.

 Pour plus de détails sur la famille Viel de Lunas..cliquez ici 

sommaire château