HISTOIRE DE LA CHAPELLE NOTRE DAME DE NIZE |
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D'après l'étude du Docteur Henri MARC - novembre 1979- "Lunas porte de l'Escandorgue" |
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Murs en arêtes de poisson (visibles dans les caves voûtées sous le presbytère attenant à la chapelle) attestant de l'ancienneté de l'édifice. "L'opus spicatum" a été utilisé jusqu'au XIIème siècle. |
A trois kilomètres environ à l’est de Lunas, par la Départementale 35E, l’on trouve au fond d’une étroite vallée, dans un nid de verdure, une église champêtre dédiée à la Nativité de la Vierge. Lorigine de ce sanctuaire remonte à une date imprécise, qui peut se situer aux premiers siècles du christianisme, tout comme lAbbaye de Joncels, dont il dépendait. En pleine prospérité dès 1135, il se trouve mentionné à cette date dans la Bulle restée célèbre du Pape INNOCENT II, confirmant à lAbbaye de Joncels la possession de 28 églises, parmi lesquelles, " Sancta Maria de Aniza ". Érigée en prieuré, cette église est citée en 1223 dans le Rôle des Églises du Diocèse de Béziers sous le titre de " Prior de Transiliaco et Eniza ". Le Prieuré de Nize servit de paroisse jusquà la Révolution, englobant les hameaux de Nize, le Val de Nize, La Dournié, Vasplongues, Briandes, Serres, Gours et autres fermes depuis disparues. Comme on le voit, cette paroisse était très étendue et comptait au XVIII ème siècle dix-neuf feux, totalisant plus dune centaine dâmes. |
Il ne nous a pas été possible de relever la liste complète des Prieurs, nommés par l’Abbé de Joncels, qui se succédèrent à la paroisse de Nize. Béranger ALAMAN est le premier qui nous soit connu (1358). Aux XVII ème et XVIII ème siècles nous avons pu noter les noms des FERRIEU, DEJEAN, ARSSON , GROS , dANTANE ,Jacques AZEMAR et Antoine PRIVAT, dernier des prieurs, qui, se soumettant aux termes du décret du 26 Décembre 1790 de lAssemblée Nationale, accepta de prêter le serment exigé par la loi. Il accomplit cet acte le dimanche 30 Janvier 1791 dans son église de Notre-Dame de Nize, à la fin de la messe paroissiale de dix heures, en présence du Maire de Lunas et des autres Officiers Municipaux. Lors de la suppression de la paroisse de Nize et de son annexion à celle de Lunas, le Prieur Privat, dépossédé de son bénéfice, devint curé dOcton, où il mourut en 1837. Au XIX ème siècle, des ermites vinrent sétablir dans lancien prieuré, où le service religieux dominical était assuré par le vicaire de Lunas. Grâce à leur présence, les fidèles de lancienne paroisse et des environs immédiats reprirent l'habitude d'y venir régulièrement implorer la protection de la Divine Mère. Actuellement, rien ne subsiste de l’église primitive, la partie étroite de la nef et le clocher sont les seuls vestiges des constructions du Moyen Age. |
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Dassez fréquents services religieux sont célébrés dans ce sanctuaire par le Père-Curé de Lunas, mais les deux manifestations les plus importantes sont les pèlerinages du 15 Août et du 8 Septembre, qui attirent de nombreux fidèles venus de tous les environs et principalement de lEscandorgue. A l’Indulgence plénière, accordée par le Bref du 9 Mai 1836 du Pape Grégoire XVI, il faut ajouter la persistance de la confiance des fidèles dans la guérison des infirmités de la vue par l’eau de la Fontaine Miraculeuse, située à 200 mètres environ du sanctuaire. La fontaine des Yeux (cliquez) Il y a encore quelques années, le retour du pèlerinage du 15 Août se faisait en procession durant laquelle les participants chantaient le cantique composé à cet effet par M. Alfred BOULOUYS, et se terminait à léglise de Lunas, malgré la distance et la chaleur. Actuellement, cest par le cantique spécial de M.E.SICARD, curé de Lunas, écrit en 1921, que se clôturent au Sanctuaire même ces pèlerinages dans une atmosphère de dévotion, de joie et de fraternité. |
photos L. Osouf |