LUNAS PENDANT LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE 1789 - 1804 |
D'après l'étude du Docteur Henri MARC - novembre 1979- "Lunas porte de l'Escandorgue" (pages 30 à 41) |
L' INSTRUCTION PUBLIQUE |
La constitution de 1791 prévoyait "la création et l'organisation d'une instruction publique, commune à tous les citoyens, gratuite à l'égard des parties d'enseignement indispensables pour tous les hommes". Celle de 1793 (An I) précisait que "l'instruction étant le bien de tous, la société devait favoriser de tout son pouvoir les progrès de la raison publique et mettre l'instruction à la portée de tous les citoyens". La suivante (An III) insistait sur "l'établissement dans la République d'écoles primaires ou les élèves apprennent à lire, à écrire, les éléments du calcul et ceux de la morale, la république pourvoyant aux frais du logement des instituteurs préposés à ces écoles". Malheureusement, faute d'argent, ces principes d'instruction publique gratuite et obligatoire ne purent jamais être réalisés. Ce fut le cas pour la commune et le canton de Lunas. Dès 1792 toutefois, la municipalité Bernard Ciffre inscrivait dans son budget 330 livres de traitement pour le régent de l'école de garçons et 130 livres pour celui de la régente de l'école de filles. Mais l'année suivante ces dépenses ne se trouvent plus mentionnées. il nous faut en arriver au 9 nivose An IV (31 décembre 1795) pour qu'une lettre d'Alexis Boulouys au président du directoire départemental nous confirme la carence totale d'enseignement primaire dans le canton : " 9 nivose An IV J'ai mis sous les yeux de cette administration votre lettre du 29 frimaire relative aux écoles primaires et en répondant aux deux questions que vous posez elle m'a chargé de vous observer qu'il est indispensable par rapport à la distance d'une commune à l'autre et aux obstacles qui en interceptent la communication en temps d'hiver d'établir une école primaire dans chaque commune de Ceilhes, Avène, Lunas, Joncels, Dio et Valquière, et une autre pour les communes de Roqueredonde et Romiguières... dans le canton de Lunas, il n'y a aucun instituteur ni institutrice, tous ont abandonné leur poste ne pouvant plus y tenir à cause de l'extrême cherté des vivres". En 1798, aucun changement dans ce domaine : " du 26 thermidor An VI L'administration municipale a déjà observé que l'instruction publique était nulle dans l'arrondissement et confirme encore qu'à ce jour aucun enseignement soit public, soit privé, et que s'il n'est pas pris de mesures pour cette partie essentielle les enfants de ce canton n'acquerront jamais aucune des qualités propres à caractériser de vrais républicains". Il faudra attendre 38 ans pour qu'une délibération du conseil municipal (en date du 19 juin 1836) nous apprenne qu'en vertu de la loi du 28 juin et de l'ordonnance du 16 juillet 1833, la commune étant dans l'obligation d'entretenir une école primaire, le conseil vote les dépenses suivantes pour 1837:
( 179 francs de ce budget étant à la charge de la commune, le solde à celle du département et de l'état ) |