LUNAS PENDANT LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE 1789 - 1804 |
D'après l'étude du Docteur Henri MARC - novembre 1979- "Lunas porte de l'Escandorgue" (pages 30 à 41) |
La réorganisation municipale |
L'un des premiers actes de l'Assemblée Nationale fut de remplacer l'ancienne organisation administrative provinciale - gouvernements - généralités -diocèses - paroisses - par un système uniforme et simplifié. La France fut divisée en 83 départements, divisés eux-mêmes en districts (arrondissements), le district en cantons, le canton en communes ou municipalités. Lunas devint alors chef-lieu de canton de l'arrondissement de Lodève avec 7 communes : Lunas, Avène, Ceilhes et Rocosels, Dio et Valquière, Joncels, Roumiguières, Roqueredonde. Elue en 1790 au suffrage restreint des citoyens "actifs", c'est-à-dire ayant 25 ans et payant une contribution directe égale à la valeur de trois journées de travail, la nouvelle municipalité issue de ce scrutin remplaça les anciens "consuls" et eut comme premier travail la mise en application du décret des 20, 22 et 23 novembre 1790 prescrivant aux municipalités de diviser le territoire de leur commune en sections, en vue de l'établissement de la contribution foncière de 1791. Le 30 janvier 1791, réunis au "lieu ordinaire des séances de la municipalité" le maire Pierre Blayes et les officiers municipaux Sabatier, Gras, Lugaigne, Rivière, Baldy, Benoît et Couderq proclamèrent le division du territoire communal en quatre sections, à savoir :
Cette délibération fut affichée à la porte du lieu ordinaire des séances de la municipalité et de l'église paroissiale "afin qu'aucun propriétaire ou habitant de la commune ne puisse prétendre l'ignorer". Un conseil général de la commune composé du conseil municipal et des propriétaires domiciliés sur ces diverses sections se réunit le 27 mars 1791 en vue de nommer d'un commun accord les commissaires chargés de dresser l'état indicatif des différentes propriétés intéressées. L'année suivante (1792), après de nouvelles élections, la municipalité Pierre Blayes fut remplacée par un nouveau conseil avec Bernard Ciffre, comme maire, qui fut maintenu dans ses fonctions le 3 janvier 1793 (An I de la République) à la suite d'une nouvelle consultation électorale, conforme au décret de la Convention Nationale du 19 octobre 1792, tenue "dans une salle du ci-devant château de Lunas". En sus, douze notables furent désignés par les électeurs en vue de former avec le conseil municipal élu, le conseil général de la commune, organisme appelé à se prononcer sur des questions très importantes d'intérêt général. Ce conseil général eut d'ailleurs à se réunir le 28 brumaire de l'An II ( 20 novembre 1793 ) pour désigner les membres devant composer dans la commune le comité de surveillance pour l'application des lois, prescrit par le décret de la Convention Nationale. Voici le préambule du compte rendu de cette séance : " Au nom de la Nation ce vingt-huitième brumaire An 2 de la République une et indivisible, le conseil général de la commune de Lunas assemblé au lieu ordinaire de ses séances publiques et permanentes, le citoyen Bernard Ciffre, maire, a exposé que les lois ordonnant la formation d'un comité de surveillance et de salut public, que les circonstances des temps exigent que soit procédé à cette formation sans délai, afin d'obvier ou de prévenir des désordres qui se sont fait ressentir dans diverses communes de la République et afin encore d'exciter de plus en plus le patriotisme et le civisme des citoyens de la présente municipalité, il convient de former aujourd'hui le dit comité de surveillance..." Après audition du procureur de la commune, le conseil général estimant "qu'on ne pouvait pas s'empêcher de se rendre aux vues du citoyen maire" décida à l'unanimité la formation du comité en question, qui fut aussitôt constitué :
Sous le mandat de Jean-Marie Rocayrol, qui succéda à Bernard Ciffre aux élections de 1794, fut réorganisée la garde nationale, conformément à la constitution de l'An III, stipulant que la garde nationale sédentaire "est composée de tous les citoyens de 16 à 60 ans en état de porter les armes, les officiers de cette garde sédentaire étant élus par les citoyens qui la composent". C'est ainsi que le 20 messidor de l'An III (1er juillet 1795) furent désignés :
L'année suivante, Alexis Boulouys obtenant la charge municipale, fonction qu'il devait conserver jusqu'au 14 floréal de l'An VIII ( 5 mai 1800 ), se voyait alors reconduit en qualité de maire par le Premier Consul. Alexis Boulouys était encore maire de Lunas en 1804 lors de la proclamation de l'Empire. |