Les prieurs de Saint Nicolas d'Arnoye

(Suite de l’article du docteur Jules Brunel)

       « Le prieur de Saint-Nicolas était un moine bénédictin de Joncels, le cellérier de l’abbaye, charge à laquelle était joint le titre de prieur de Saint-Nicolas.

       Aux Archives Départementales de l’Hérault nous avons soigneusement analysé un registre contenant vingt-neuf feuillets manuscrits où sont consignés les résultats d’un inventaire ordonné par le roi Louis XV dans toutes les abbayes de France. Ce registre nous a conservé des titres de possessions de l’abbaye de Joncels aujourd’hui disparus et très intéressants pour notre région. En ce qui concerne Saint-Nicolas nous y trouvons : « le 29 juillet 1732, devant le juge envoyé par le roi, comparait : Dom Philippe Marcorelles, cellérier de l’abbaye de Joncels et prieur de Saint-Nicolas qui déclare avoir en mains une réduction par le prieur de Saint-Nicolas. Guillaume Versier, du quint en deux fermes qui confronte sa Vicairie et chemin public, avec Guillaume Laget. Ce sont les deux premiers fiefs de Lortolane, les dites réductions en date de l’année 1547.
       Plus, rouleau de parchemin contenant les reconnaissances de plusieurs fiefs concernant son prieuré de Saint-Nicolas de l’année 1373 et autres différentes années sous le même rouleau.
      Comme aussi un cayer en papier de reconnaissance de l’année 1482 lequel est fait déclaré commençant par le nombre 1 et finissant par le nombre 15. Et finalement un autre cayer de reconnaissances couvert en parchemin de l’année 1285 concernant son prieuré, contenant 17 feuilles ».

      En 1497 (1489 nouveau style) le 4 février nous trouvons un Guirandus Bombelli, moine de Joncels et prieur de Saint-Nicolas qui, du consentement de son abbé Bernardus Viriderii, abbé de Joncels, vend et lause un verger situé « al portal » de Joncels à Gaillardus Baudoui.

      La plupart des cotes d’anciens notaires qui vont suivre m’ont été communiquées par mon savant ami l’abbé Guichard à qui je suis heureux de dire une fois de plus toute ma gratitude.

      Le 1er mai 1575, dans une procuration du chapitre « fraire Jehan Bernard » est prieur de Saint-Nicolas et sans doute cellérier de l’abbaye.

     Le 12 avril 1676 in exécution du testament de Henri de Thezan abbé de Joncels « fraire Jean Agut prieur de Saint-Nicolas est cellérier et scindic ». D’après une mise de possession dans l’église de l’abbaye consignée dans un acte de M. Théron, notaire à Bédarieux, le 27 septembre 1703 : « Dom Jacques Causse prêtre religieux et capistol audit monastère et abbaye du dit Jaussels ordre de St-Benoit, lequel avant la prézance personnelle de noble Henry de Benoist de la Prunarède bachelier en théologie et licencié ez droits, prêtre et prieur de Lunas, lui a dit et représanté qu’il est duement et canoniquement pourvu par dom Jacques Guilhem prêtre religieux camarier et vicaire général de la dite abbaye de l’Office de Célarier pension monacale et du Prieuré de Saint-Nicolas y annexé et ses dépendances vacant par le décès de dom Antoine Suffre religieux dudit monastère dernier possesseur (titre de cejourd’hui) ». Cet Anthoine Suffre cellérier était aussi prieur claustral en 1703 et il était ouvrier de l’abbaye en 1691.

      Dom Philippe de Marcorelles est cellérier et prieur de St-Nicolas pendant de longues années à partir de 1720.

      Le 18 janvier 1749, « En conséquence de la délibération générale prinze en corps de chapitre du 12 novembre 1724 et autres précédentes l’autorisant » il baille en emphytéose une terre de son prieuré de Saint-Nicolas.

      Ce même Marcorelles, le 6 juillet 1740 par procuration « arrante » son prieuré : 3 ans – 100 livres tournois.
 
      Le 5 avril 1750, il fait une réduction de censive à M. Jean François Montaignol avocat en parlement, citoyen de Bédarieux, pour une pièce au terroir de Caunas « ditte prad d’Agras » déjà reconnue par Montaignol audit Marcorelles le 15 décembre 1731 (In Pons nore à Ste Eulalie).

     En 1752, le 7 juin, dom Marcorelles chanoine, prévot et prieur de St-Nicolas « en conséquence des délibérations générales prinzes en corps de Chapitre du 10 novembre 1705 et autres » baille à emphytéose un champ au tènement d’Arnoye dans le fief de St-Nicolas.

      Enfin toujours en 1751 il arrante St-Nicolas pour 5 ans : 70 livres tournois par an et huit livres de truites en carême.

     Le 23 juin 1766, le cellérier Jacques Tindel prêtre, chanoine et scindic arrante St-Nicolas pour 8 ans soixante livres tournois par an : « fruits décimaux et seigneuriaux que le Chapitre a le droit de prétendre dans ledit prieuré ».

    L’église St-Nicolas, très probablement un des plus anciens édifices religieux de la contrée devait servir à l’origine aux premières agglomérations chrétiennes des environs : Cazilhac, Valeyrac, Sérièys (mansus de Sareillam, 1115, Cart. De Gellonne), de Clemensan (aujourd’hui St-Martin-d’Orb), de Taillevent ainsi que des Planes, Vinas, St-Barthélémy et Fombines qui pouvaient s’y rendre facilement par un chemin longeant le ruisseau d’Arnoye…»
 

    Voici 3 reçus provenant de ces archives où sont mentionnés des prieurs de Saint-Nicolas :

SUFFRE,  pr de St Nicolas

J ARSSON pre et prieur de Saint Nicolas

MARCORELLE cellerier et pr de St Nicolas

"Traduction" :

SUFFRE,  prieur de St Nicolas

J ARSSON prêtre (père?)  et prieur de Saint Nicolas

MARCORELLE cellerier et prieur de St Nicolas

 Prieurs de Saint-Nicolas-d'Arnoye connus d'après les archives :

1575 Jehan Bernard

1676  Jean Agut

1700 Antoine Suffre

1703 Jacques Guilhem

1710 J. ARSSON

1720 Philippe de MARCORELLES ( jusqu'en 1752)

1766 Jacques Tindel

1797 Guirandus Bombelli

(Annie Jankowski, Jeannine et Lucien Osouf - mars 2017 - merci à Etienne Combes, André Seguy pour les documents mis aimablement à notre disposition)

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