Antoine Louis François VIEL de Lunas d'ESPEUILLES...

Augustin Pajou (1730-1809)
Portrait, en buste, du marquis Antoine-Louis-Francois Viel de Lunas d’Espeuilles (1761-1836),1794
Terre cuite, piédouche en marbre,
Hauteur totale : 33 cm.
Le buste : hauteur : 26 cm., largeur : 22,5 cm.,
Le piédouche : hauteur : 7 cm., diamètre : 13 cm.

Titré, signé, localisé et daté, par incision dans la terre, au dos :
 

A.L.F Viel de Lunas marquis d’Espeuilles / Par le citoyen / Pajou de Paris / l’an III de la / République / à Montpellier/ le 3 Vendémiaire / 1794 (24 septembre 1794)


   Notice du catalogue établie par madame Josine de Fraipont, conservatrice des collections des Amis de l’Hôtel de Groesbeeck-de Croix : Musée des Arts décoratifs de Namur. Licenciée-agrégée en Histoire de l’Art et Archéologie :

Constat d’état de conservation

L’œuvre est dans un excellent état de conservation.
Deux fissures d’origine se remarquent sous le buste. Il doit en être de même pour le petit écaillement dans la raie de la chevelure. Quatre petits points blanchâtres indéfinissables sur le sommet de la tête. Traces de poussière dans certains creux.
Sur le rebord supérieur du piédouche, lacune insignifiante.

Bibliographie

-J. D. Draper et G. Scherf, Pajou. Sculpteur du Roi 1730-1809, cat. exp. Paris-New-York, 1997, p. 349.

Provenance

- Collection privée belge depuis au moins 1933.
 

Œuvres en rapport

-Augustin Pajou (1730-1809)
Portrait, en buste, du marquis Antoine-Louis-Francois Viel de Lunas d’Espeuilles
(1761-1836),1794
Plâtre, 33 x 22.5 x 14 cm.

Un exemplaire à Canberra, National Gallery of Australia, inv. NGA 86.1705,
Un exemplaire à Chapell Hill (Caroline du Nord), Ackland Museum of Art, The

William A. Whitaker Foundation Art Fund, inv. 81.26.1

Augustin Pajou (1730-1809)

Portrait, en buste, du comte Antoine-Pierre Viel de Lunas (1761-1836) 1794
Terre cuite,
Hauteur : 76 cm., largeur : 51 cm., profondeur : 30 cm.
  
Signé, au dos : Par le citoyen Pajou de Paris l’an III de la République, sur la découpe de l’épaule droite : à Montpellier le 12 vendémiaire 1794 (3 octobre 1794)
Collection privée, vente Brissonneau (Hôtel Drouot, Paris) 25 novembre 2004, lot 206.

   Connue seulement par une photographie adressée à la documentation des sculptures du Musée du Louvre, en 1933, notre esquisse en terre cuite apparaît pour la première fois sur le marché. Cette redécouverte permet de compléter la connaissance de la production montpelliéraine de Pajou. Les affaires du sculpteur étant compromises à Paris, par son association à l’Ancien Régime, il se mit en quête d’un havre où y attendre la fin de la Révolution. Montpellier, ville accueillante pour les Arts, jouissait également de la présence d’une école de médecine célèbre et d’un climat propice, éléments favorables dans l’esprit du sculpteur, dont la santé de l’épouse était tristement déclinante. Il y séjournera donc à partir d’octobre 1792 et ne retournera à Paris que courant octobre 1794, quelques semaines après la mort de son épouse, survenue le 7 septembre 1794. Parce que la Révolution y avait occasionné peu de troubles, Pajou s’y sentit libre de portraiturer la bourgeoisie et la petite noblesse locales. Parmi ses rencontres, on note deux frères aristocrates : Antoine-Pierre Viel de Lunas (1760-1837), et son frère cadet Antoine-Louis Viel de Lunas (1761-1836). Issus d’une famille de banquiers montpelliérains protestants anoblis en 1702, ils servirent d’abord tous deux dans la Maison Militaire du Roi, aux Gardes du Corps, puis dans la cavalerie : le Régiment de la Reine pour l’aîné, les dragons de Chartres pour le cadet. Pendant la Révolution, leurs biens en Languedoc étant menacés de saisie, les deux frères firent à Montpellier de fréquents séjours. Notre modèle y épousa même, le 10 janvier 1794, une demoiselle de la bonne société montpelliéraine, Marie de Roquefeuil.
   Tandis que son aîné se fit représenter, le 3 octobre 1794, en grande taille, il semble que notre modèle, Antoine-Louis, eut préféré, quelques jours plus tôt, se faire portraiturer en demi-taille, dont on connaît par ailleurs deux éditions en plâtre.
   Les deux portent un costume civil caractéristique de l’époque révolutionnaire : col très haut, gorge nue, cheveux mi-longs noués, à l’arrière, d’un ruban à hauteur du cou. Tous deux ont une physionomie apaisée et un aimable sourire, -s’il en fallait- que Montpellier semblait bien, en ces temps troublés, une ville où régnait une certaine douceur de vivre. Cinq enfants naquirent du mariage de Marie de Roquefeuil et d’Antoine-Louis. Son sang irrigue aujourd’hui plus de trois cents familles, dont nous donnerons la liste complète sur le catalogue en ligne.

Jeannine et Lucien Osouf (mai 2021)

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