L'INSTRUCTION PUBLIQUE au XXème siècle

   Vers 1910, sous le mandat d’Alcide Gauffre, une classe enfantine est ouverte au rez-de-chaussée de la maison Fourestier, côté chemin de Pancrace.

Plan de cette salle (cliquez)

   Les écrits de Léon Commeignes, permettent de suivre la scolarité d’un jeune Lunassien entre 1909 et 1917 :

« J
’avais 4 ans en 1905 … ma mère me mit à la garderie tenue par une vieille demoiselle, ancienne bonne sœur. Il paraît que souvent je prétextais un mal de ventre pour ne pas y aller. Cette garderie était dans une salle de la maison Titou Maury située pratiquement en face de l’actuelle Poste.

   Ensuite, j’entrai à l’école maternelle : l’école des « cagaïrés » comme disait ma mère. Elle occupait la maison Fourestier (la maison Marc actuellement). Mes souvenirs sont précis : « Mademoiselle » était une grande jeune fille originaire de Joncels : mademoiselle Azéma. Elle avait des boutons d’acné plein la figure ; très gentille d’ailleurs ; je n’ai pas souvenir de corrections ou de punitions. Nous avons reçu, dans cette classe, notre premier cahier à deux lignes sur lequel nous écrivions au crayon. Quelles difficultés pour former les premières lettres ; d’abord les « I » puis les « L », les « U », enfin les « O », en tirant passablement la langue ! De cette époque, j’ai surtout conservé l’odeur du crayon qu’on mouillait à la bouche pour que les lettres ressortent plus noires ; c’était pourtant défendu !

   Puis je passai pour deux années dans la classe de madame Christol qui regroupait les cours préparatoire et élémentaire. Je suis fier ! Je suis maintenant à la « Grande École ».
Les classes sont mixtes. L’école se trouvait alors à la mairie, au rez-de-chaussée de part et d’autre du couloir central qui conduisait à la salle commune alors au 1er étage et qui servait aussi de justice de paix. La rentrée de la classe de madame Christol, s’effectuait par la descente de la gare ; le vestiaire était où se trouve le secrétariat actuel et la classe dans la salle du conseil de la mairie actuelle. Je côtoyais les grandes jeunes filles du certificat … Le dimanche, elles allaient faire leurs mijaurées sur le quai de la gare à chaque passage de train, surtout à celui de 17 heures 30 ; c’était l’une des grandes attractions de l’époque et aussi le seul endroit où elles pouvaient côtoyer les garçons, durant l’attente du train. Je n’ai pas de souvenir désagréable de cette classe ; bien au contraire, madame Christol me choyait. Il nous arrivait souvent à Joseph Guibal et à moi de monter dans ses appartements au premier où nous allions bavarder avec sa fille Liliane qui étant malade, sortait rarement. Elle est morte jeune d’ailleurs.

   Je passai enfin chez monsieur Christol, instituteur très sévère, qui m’effrayait beaucoup. Il n’y avait que des garçons dans sa classe. Il nous préparait au Certificat d’études et personne ne bronchait … Je ne suis resté qu’un an avec monsieur Christol, emporté brutalement par une maladie. Ce fut un jeune instituteur qui le remplaça : monsieur Cros, originaire de Cruzy, région de Béziers. Il portait une belle barbe blonde et n’était pas mobilisé parce qu’il était malade. Je l’ai conservé jusqu’à mon certificat d’études que je passai le 27 juin 1917
 ».

 

     Groupe d’enfants avec leur instituteur, probablement un jour de certificat d’études, en 1916.

   En 1907, deux projets d’un groupe scolaire voient le jour, la municipalité souhaitant probablement récupérer le rez-de-chaussée de la mairie :

      - le premier envisage la transformation de l’ancienne laiterie de Roquefort, route de Reidigardi, en école à 3 classes (1 classe enfantine et 2 classes primaires) avec logements d’enseignants à l’étage :

plans du projet   (cliquez)


      - le second propose de construire un groupe dans le jardin du presbytère :

plans du second projet (cliquez)

         Aucune suite ne sera donnée à ces deux propositions.

   Il faudra attendre 1930 pour que la municipalité lance deux nouveaux projets, qui enfin, aboutiront :

      - création d’un groupe scolaire dans le village grâce à l’acquisition puis la transformation de la maison construite vers 1870 pour André Mialane :

plans du projet (cliquez)

      - édification d’une école à Caunas :

plans du projet (cliquez)
 

 

Jeannine et Lucien Osouf-janvier 2020

Instruction publique