Souvenirs d'enfance par Léon COMMEIGNES

LES METIERS

            La population de Lunas vivait de la mine et de la verrerie du Bousquet. Beaucoup d'ouvriers se rendaient à pied à leur travail et en revenaient de même après une longue journée de dix heures et sans jamais de vacances. Dans cet ordre d'idée : j'ai connu des ouvriers maçons qui se rendaient sur un chantier à Avène à pied, par un sentier de montagne plus court pour y faire leur journée de dix heures et qui rentraient le soir après le travail toujours à pied !

 Les postiers.

            Le bureau de Poste de Lunas employait trois facteurs :

- Blayes : faisait la tournée du village, Taillevent, Caunas, Dio, Valquières, Vernazoubres.

- Maurel : Gours, Les Pascals, Serres, Briandes, Laval de Nize, Vasplongues, Bernagues, Lagras.

- Rambaud : Sourlan, la Baraque d'Arlès, la Flessière, l'Homme Mort, Tyrousseau, les Cabrils, Cabriérettes.

            Tournées à pied évidemment. Ils partaient vers 9 heures pour rentrer vers 16 heures.

Les cordonniers.

           Trois cordonniers : Vergely, Arnal et Bonnafous qu'on surnommait " le Fer ", faisaient des souliers de travail très costauds pour les ouvriers agricoles et les chasseurs. Ils assuraient aussi les réparations. J'en ai connu un quatrième, mais j'étais bien jeune, Crouzat, qui était le père d'une vieille fille qui avait pour surnom « Pétou ».

 Les bouchers.

             Deux bouchers abattaient eux-mêmes : Lugagne, dit « Jean-Jacques », au Barry et Lamouroux. A la période de Pâques, ils tuaient chaque semaine des centaines d'agneaux qu'ils expédiaient dans les grandes villes. Nous allions, nous les enfants, avec une assiette ou un plat, recueillir un ou deux sangs (sanquets) de ces agneaux que nous mangions au repas de midi, frits à la poêle, nous trouvions cela très bon.

            Nous ramenions aussi une douzaine de pieds (patous) qu'il fallaient blanchir à l'eau bouillante pour les débarrasser de la laine ; puis on les cuisait et on les mangeait à la vinaigrette ; c'était délicieux. On donnait quelques sous au sacrificateur ou « sannaïré », c’était le prix des « sanquets » et « patous ». Toutes les familles appréciaient ces mets qui ne coûtaient pas grand chose. On se contentait de peu à cette époque !            

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