Paul OLLIER raconte le Pont d'Orb... (2)

Histoire de la construction du quartier

   Les premiers occupants : la métairie Pradel. 

   Voici le vieux plan cadastral, plan Napoléon de 1827, du quartier :

   On y voit bien, désignées sans équivoque, les constructions de la « métairie Pradel ». Elles se retrouvent à proximité du pont qui enjambe l’Orb. Il y a quatre immeubles à l’angle de l’ancien chemin de Taillevent et de la route de Lunas et un cinquième bâtiment quelques mètres plus loin à la bifurcation de ce chemin de Taillevent et du chemin de traîneau conduisant dans la colline aux terres de Passero, alors exploitées en vignes. Ce chemin de traîneau s’appelle « la Carraira », terme occitan désignant un chemin rural.

   Les quatre maisons groupées devaient servir d’habitation et de ferme et le bâtiment au départ de "la Carraira" ne devait être qu’une cave. On remarque bien sur la photo Oustric que postérieurement à sa création, il a été exhaussé pour être habité. Un tas de cailloux non visible sur la carte postale, le flanque au nord : il dissimule le premier four à chaux du quartier, effondré .

  Qui étaient les Pradel? 

    Le premier Pradel pour lequel je dispose d’archives notariales est Joseph. Sa descendance est la suivante :

   Joseph Pradel était né en 1774. Il avait épousé Jeanne Caldier. Ils auraient eu, selon les archives, je le mets au conditionnel car je n’ai pas les actes de naissances, trois enfants : Louis, Joseph et Augustin. Augustin devait épouser en 1843 Marie Victorine Dupy et avoir deux enfants, Victoire Marie en 1845 et Anne Anaïs en 1848.

   Victoire Marie Pradel épousera, en 1864, Jean Hippolyte Rivière et ira habiter à Taillevent chez son mari. Trois enfants naîtront : Jean Hippolyte Marius en 1865, Césarine marie en 1868 et Lucie Victorine Jeanne en 1861.

   Jean Hippolyte Marius, mon grand-père, se mariera en 1895 avec Lucie Cabanes. Tous deux viendront alors habiter le quartier, dans la maison construite par son grand-père maternel Augustin Pradel.

   Que faisaient les Pradel? 

   Joseph Pradel, né en 1774, était « propriétaire cultivateur domicilié sur son domaine au Pont-d’Orb ». Augustin (1810-1865) était « chaufournier ». C’est la première fois qu’apparaît cette notion de fabrication de la chaux. C’est lui qui devait exploiter le premier four figurant au cadastre de 1827. Mais la production devait être occasionnelle et limitée aux besoins familiaux de chaux pour l’agriculture. Il devait ensuite faire construire les deux fours à chaux sur les parcelles de terrain lui appartenant, cadastrées 1069 et 1070. Ces fours seront attribués en partage à sa fille Marie Victoire qui épousera Rivière Jean. On les retrouve en août 1898 au partage de ce dernier, ils seront attribués à son fils Rivière, mon grand-père maternel. A cette époque ils ont un revenu imposable de 133,30 francs.

   Des Pradel cultivateurs (1774-1865), on passe donc aux Rivière, fabricants de chaux (1833-1925).

   Les fondateurs du quartier. 

   On peut donc dire que la famille Pradel est à l’origine du quartier. Pourquoi s’étaient-ils établis là? Certainement parce qu’en tant qu’agriculteurs, leur métairie, implantée au milieu de leurs terres, était bien placée. Ils possédaient là, à portée de main, disons à portée de charrue, suffisamment de biens pour satisfaire leurs besoins : prés, vignes, jardins le long du Gravezon et dans Passero. Ils étaient propriétaires des parcelles 1069, 1070, 1077, 1079, 1093 - qui figurent sur le plan cadastral- et en possédaient encore d’autres : une vigne, un pré, une châtaigneraie et un jardin dans la commune de Saint-Martin, une autre vigne, un bois à Combebacou et un pré à la Varède, commune de Lunas.

  Le quartier du début du XIXème siècle à nos jours (cliquez) 

 

 Paul Ollier raconte le Pont d'Orb...