La ruche-tronc, appelée
en occitan « bourniou » ou
en patois cévenol « brusc »,
est un habitat traditionnel pour abeilles typique des Cévennes. Voici tout ce
qu’il faut savoir :
Qu’est-ce qu’un bourniou ?
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Il s’agit d’un tronc de
châtaignier creusé, revêtu sur le dessus (et parfois le dessous)
d’une lauze de schiste,
une dalle de pierre plate typique ;
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L’intérieur est compartimenté à l’aide d’un
croisillon de bois, utilisé
comme support naturel aux rayons des abeilles, sans cadre mobile ;
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Le toit et la base en pierre protègent contre l’humidité, les intempéries et
les animaux, tout en conservant la chaleur ou l’isolant thermique .
Historique et importance culturelle
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Apparue probablement à la fin du
Moyen Âge, avec les premiers documents attestés dès le XVIIᵉ
siècle, cette apiculture était largement pratiquée jusqu’au XXᵉ siècle en
Cévennes
;
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Chaque foyer cévenol disposait souvent d’un
rucher de bournious, parfois
plusieurs dizaines, pour une apiculture vivrière voire marchande ;
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Le terme occitan "bourniou" dérive de “bornhon” (« cavité / tronc creux »), ce
qui reflète clairement leur conception naturelle et fonctionnelle.
Avantages techniques et écologiques
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Le châtaignier, riche
en tanin, offre une durabilité exceptionnelle et une action protectrice contre
certains parasites, tout en contribuant à l’odeur stimulante pour les abeilles
;
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Les parois épaisses
des troncs assurent une isolation thermique naturelle, tandis que les lauzes
stockent la chaleur le jour et la restituent la nuit, favorisant un confort
optimal aux colonies ;
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Ce type de ruche est une forme d’apiculture
fixiste : on ne déplace pas les cadres, et les abeilles
construisent elles-mêmes leurs rayons – une pratique respectueuse de la
biologie naturelle de l’abeille noire locale (Apis mellifera mellifera)
.
Déclin
et renouveau
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L’industrialisation de l’apiculture après la Seconde Guerre mondiale et la
montée des ruches à cadres ont conduit à l’abandon progressif des bournious,
aggravé par l’exode rural
;
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Aujourd’hui, un renouveau
patrimonial et écologique s’est amorcé : des associations,
artisans et apiculteurs restaurent les ruchers-troncs et organisent des
stages de fabrication
ouverts au public pour transmettre ce savoir-faire traditionnel
;
Ce patrimoine vivant allie
savoir-faire ancestral,
écologie et
respect du vivant.
Pour approfondir le sujet,
visitez ces sites :
https://www.pollinis.org/nos-projets/proteger-les-abeilles/restaurer-les-ruchers-troncs-des-cevennes
https://www.ruchetronc.fr/ruche_tronc.php |