LES BOURNIOUS

photographie provenant du site pollinis.org

 

La ruche-tronc,  appelée en occitan « bourniou » ou en patois cévenol « brusc », est un habitat traditionnel pour abeilles typique des Cévennes. Voici tout ce qu’il faut savoir :

Qu’est-ce qu’un bourniou ?

  • Il s’agit d’un tronc de châtaignier creusé, revêtu sur le dessus (et parfois le dessous) d’une lauze de schiste, une dalle de pierre plate typique ;

  • L’intérieur est compartimenté à l’aide d’un croisillon de bois, utilisé comme support naturel aux rayons des abeilles, sans cadre mobile ;

  • Le toit et la base en pierre protègent contre l’humidité, les intempéries et les animaux, tout en conservant la chaleur ou l’isolant thermique .

Historique et importance culturelle

  • Apparue probablement à la fin du Moyen Âge, avec les premiers documents attestés dès le XVIIᵉ siècle, cette apiculture était largement pratiquée jusqu’au XXᵉ siècle en Cévennes ;

  • Chaque foyer cévenol disposait souvent d’un rucher de bournious, parfois plusieurs dizaines, pour une apiculture vivrière voire marchande ;

  • Le terme occitan "bourniou" dérive de “bornhon” (« cavité / tronc creux »), ce qui reflète clairement leur conception naturelle et fonctionnelle.

Avantages techniques et écologiques

  • Le châtaignier, riche en tanin, offre une durabilité exceptionnelle et une action protectrice contre certains parasites, tout en contribuant à l’odeur stimulante pour les abeilles ;

  • Les parois épaisses des troncs assurent une isolation thermique naturelle, tandis que les lauzes stockent la chaleur le jour et la restituent la nuit, favorisant un confort optimal aux colonies ;

  • Ce type de ruche est une forme d’apiculture fixiste : on ne déplace pas les cadres, et les abeilles construisent elles-mêmes leurs rayons – une pratique respectueuse de la biologie naturelle de l’abeille noire locale (Apis mellifera mellifera) .

Déclin et renouveau

  • L’industrialisation de l’apiculture après la Seconde Guerre mondiale et la montée des ruches à cadres ont conduit à l’abandon progressif des bournious, aggravé par l’exode rural  ;

  • Aujourd’hui, un renouveau patrimonial et écologique s’est amorcé : des associations, artisans et apiculteurs restaurent les ruchers-troncs et organisent des stages de fabrication ouverts au public pour transmettre ce savoir-faire traditionnel ;

   Ce patrimoine vivant allie savoir-faire ancestral, écologie et respect du vivant.

   Pour approfondir le sujet, visitez ces sites :

https://www.pollinis.org/nos-projets/proteger-les-abeilles/restaurer-les-ruchers-troncs-des-cevennes

https://www.ruchetronc.fr/ruche_tronc.php

 

Texte de Ferdinand Fabre sur les bournious de Valquières...

Jeannine et Lucien Osouf-juillet 2025

Le petit patrimoine de Lunas