LES PIGEONNIERS

1 - LES PIGEONNIERS SEIGNEURIAUX

   Lunas possède les ruines de 2 anciens pigeonniers seigneuriaux.

    L'un est visible depuis l'entrée de la poste (pigeonnier Ouest), en regardant le versant de l'autre côté de la rue, au-dessus du tunnel de la ligne de chemin de fer... l'autre se situe face au rocher du Camel (pigeonnier Est) que l'on atteint en prenant le chemin à gauche de la mairie (traverser la voie ferrée et monter le chemin sur 300 mètres environ).

   Ces ouvrages, propriétés privées, étant en très mauvais état de conservation, il serait imprudent de s'aventurer à l'intérieur. 

   Les deux pigeonniers sont construits selon le même plan : édifices à base carrée, toiture à une pente (orientée vers le Sud pour l'un, vers l'Est pour l'autre), pignons débordants mettant le toit à l'abri du vent et constituant ainsi une aire de repos pour les pigeons.

     Ils se divisent en deux nivaux distincts séparés initialement par un plancher dont il ne reste, dans les murs, que les traces des points d'encrage des solives. Le niveau supérieur était réservé aux oiseaux. Une porte donne accès au niveau inférieur qui pouvait être utilisé comme remise ou abri pour d'autres animaux.

   Le matériau employé est le calcaire dolomitique local. Il se débite souvent et naturellement en dalles peu épaisses (lauzes) permettant la construction de très nombreuses nichoirs ou boulins avec un minimum de liant.

  Jusqu'à la Révolution, la possession d'un colombier restera le privilège de la noblesse. Il  fournissait non seulement des pigeons à la table du seigneur mais aussi de l'engrais ("la colombine") pour fertiliser les terres cultivées.

Le pigeonnier ouest en 1910

    Il est possible qu'à Lunas, le pigeonnier du Camel ait joué également  le rôle de poste de surveillance de la voie venant de Lodève. Depuis une ouverture en façade (inhabituelle dans ce type d'ouvrage) on pouvait contrôler l'accès au village tout en restant en contact à vue, (voire à portée de voix) avec le château situé en face sur le Redondel.

   Seules ouvertures, les trous d'envol, permettant aux volatils de circuler librement, sont ici réalisés dans un bloc de grès percé de 5 orifices, disposés en 2 niveaux. Leur largeur ne dépasse pas les 10 centimètres pour éviter que les rapaces ne puissent y  passer.

 

 Le pigeonnier Ouest (face à la poste).

Le pigeonnier Est (près du rocher du Camel).

Les boulins

  Photographié en 1972 par le docteur Henri MARC. A cette époque, l'ouvrage est dans un état où sa restauration aurait été encore possible. Actuellement il menace ruine.

 Le bâtiment est également en très mauvais état : toiture disparue, murs éventrés.

   Les 4 faces intérieures, sur leur partie supérieure, sont formées par la  juxtaposition des nichoirs créés dans l'épaisseur du mur. Chaque pigeonnier renferme environ 300 boulins.

2 - AUTRES PIGEONNIERS

 

 

 Avec  l'abolition des privilèges, le 4 août 1789, et en particulier du droit de colombier, on voit des pigeonniers apparaître au XIXème siècle dans les nouvelles constructions.  Plus modestes, ils sont aménagés dans les greniers.

 Au-dessus du passage couvert de Villeneuvette, on peut observer une ouverture de pigeonnier monolithique, obtenue à partir d'un bloc de grès local.

  Le petit patrimoine de Lunas