Utilisation de la pierre
sèche : |
|
Le ruisseau de Veyrières, souvent à sec, est un affluent de la rive gauche du Gravezon . Comme tous les cours d'eau temporaires de la commune, il peut, en période de pluies abondantes, connaître un important débit. Avant de se jeter dans le Gravezon, il reçoit un affluent : le ruisseau de Vasplongues. C'est dans sa vallée que se situe "l'évent de Veyrières" où la commune de Lunas capte l'eau potable alimentant le village. Cet évent est l'accès à un important réseau souterrain, auquel une expédition nationale de la FFESSM (Fédération Française d'Etudes et de Sports Sous-Marins) s'est intéressée en janvier et juin 2004. 2977 mètres de galeries inondées et siphons ont été topographiés dont 600 mètres jamais explorés à ce jour. D'après ces spécialistes, il resterait environ 800 mètres à étudier pour couvrir l'intégralité de la source. |
|
Situation |
|
Elles occupent la partie supérieure de la vallée du ruisseau de Veyrières au-dessus de la zone où se situent l'évent et les bâtiments notés "Bergerie de Lugagne" sur la carte IGN. 1 - Ferme de Lagras / 2 - Ferme de Bernagues / 3 - Village de Lunas / 4 - Bergerie Lugagne / 5 - Event de Veyrières / A - Le Gravezon B - Ruisseau de Sourlan / C - Ruisseau de Veyrières / D - Ruisseau de Vasplongues / E - Ruisseau de Nize |
|
Description | |
Une succession spectaculaire d'ouvrages en pierre sèche, barre transversalement la partie supérieure de la vallée du ruisseau de Veyrières. Chaque mur constitue une retenue, tant pour l'eau que pour la terre, délimitant ainsi des terrasses. C'est la seule vallée de la commune, à notre connaissance, ainsi aménagée.
|
|
Quelles fonctions, étaient-ils censés remplir? | |
Ce gigantesque escalier formé par l'ensemble de ces constructions interpelle quant à sa fonction. Faute d'indications, de textes, toutes les hypothèses sont possibles... Il semble que l'on soit en présence d'un astucieux aménagement destiné à permettre la mise en valeur agricole d'une étroite vallée initialement peu favorable à ce type d'activité. La pente bordant la rive droite est couverte d'éboulis plus ou moins consolidés datant des périodes glaciaires du Quaternaire. Fortement attaqués par les eaux de ruissellement, ils ont libéré des blocs de roche qui se sont accumulés dans la vallée. Pour cultiver ou établir des pâturages sur ces terrains, il a donc nécessairement fallu défricher, puis épierrer. La forte pente, sur une zone nouvellement essartée, favorisait une érosion intense. Pour briser la vitesse de l'eau et ralentir le lessivage des minces couches de terre arable, l'édification de terrasses, comme on en faisait pour casser la pente des collines, constituait une solution. Les pierres trouvées sur le site fournissaient un matériau de proximité facilement utilisable. Ainsi, une succession de murs fut-elle construite et des zones cultivables établies sur un domaine qui, au départ, semblait hostile à l'agriculture. En donnant une légère pente vers l'amont, les bases des constructions devenaient des réserves d'eau pour l'irrigation des cultures vivrières ou l'abreuvement des animaux. J. et L. Osouf, février 2005 complément (janvier 2007, information apportée par Julien BONAL) : des barrages hydrauliques de ce type se rencontrent en d'autres lieux cévenols. Consultez le site : www.eau-cevennes.org
|
|
photos Lucien Osouf avril 2004 |
|