Un ancien couvent acheté par un tailleur de pierres et un boulanger...

    Un document essentiel remis aux propriétaires en 2021, nous a été aimablement confié : il s'agit d’un acte de vente de 1879.

   Il nous apprend que le 17 mars 1879, devant maîtres Hébrard et Rouis, notaires à Lodève, madame Clarisse Burgala (sœur Marie Elie) supérieure de la maison des sœurs de Notre Dame Auxiliatrice à Lodève, agissant comme mandataire de madame Magdeleine Claparède (sœur Sainte Croix) supérieure générale de la congrégation susdite à Montpellier, vend une maison d’habitation, terrasse et jardin à messieurs Bonnafous et Cayzac. L’acte signale également que le revenu de cette vente permettra de contribuer à l’acquisition d’un immeuble contigu à la maison-mère de Montpellier.

   Quel est le devenir de cet immeuble ? Il sera divisé en 2 :

   - Jacques Cayzac, boulanger, achète toute la partie « nord-est », de haut en bas, pour la somme de 4 500 francs. Il sera tenu de construire un mur d’un mètre soixante-dix, au moins, pour séparer en deux terrasse et jardin et un autre, du sol à la voûte, pour diviser la cave. Enfin il devra obstruer toutes les ouvertures mettant en communication les deux lots : le tout à ses frais ;

   - Joseph Bonnafous, tailleur de pierres, quant à lui, fait l’acquisition de la partie « sud-ouest » pour 7 000 francs. Il sera tenu, à perpétuité, de nettoyer le fossé d’assainissement existant entre la maison et le jardin.

   Cette maison qui confronte les dénommés Bonhiome, Martin, les mariés Rivière et Nouguier, est un ancien couvent.

   Effectivement dans les recensements de 1861, 1866 et 1876, une petite communauté de sœurs gardes-malades y demeure :

   - en 1861 : sœur Timothée (Marie Bonhome 33 ans), sœur Césaire (ustine Ferdière 29 ans), sœur Saint-Georges (Marie Montagnol 27 ans) et Léonie Montagnol, 10 ans, sœur de Marie Montagnol ;

   - en 1866 : Euphrosine Ferdière (34 ans, supérieure de la communauté) et 3 religieuses : Marie Jourdan (29 ans), Félicie Ferrier (22 ans) et Philomène Astruc (22 ans) ;

   - en 1876 : Anna Roucayrol (35 ans), Eugénie Furand (29 ans), Marie Roucayrol (22 ans), 3 religieuses et leur domestique Rosalie Muret (15 ans).

   Pourquoi la congrégation des sœurs gardes-malades de Notre-Dame Auxiliatrice de Montpellier a-t-elle ouvert ce couvent à Lunas ?

    Pour savoir cela, il faut connaître l’histoire de cette congrégation et de sa fondatrice mère Marie de Jésus … (à suivre)        

J et L Osouf décembre 2022

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