| Le compoix 
    document fiscal Il sert à inventorier le patrimoine foncier des propriétaires d’une 
    communauté. Il permet d’évaluer le montant de la « taille réelle » sur les 
    biens, seul impôt direct que tous payaient dans le Sud, alors que dans le 
    Nord, la « taille personnelle » exemptait les ordres privilégiés (noblesse 
    et clergé).
    Le 
    montant de la taxe annuelle s’effectuait en fonction d’un certain nombre de 
    critères :       
    - pour les bâtiments : surface au sol, état et usage ;- pour les terres : superficie, destination et 
    qualité.
 
 L’estimation s’effectue par référence à deux échelles :
       
    - pour les jardins, chenevières 
    (plantation de chanvre), 
    ferréjals (prairies pour 
    production de fourrage) et  
    preds 
    (prés) une classification en 6 degrés, de 1 « 
    bon de bon » à 6 « 
    faible 
    » ;- pour les champs, 
    ayres (aires de battage), 
    vignes, olivettes 
    (oliveraies), chastanettes 
    (châtaigneraies), bois, 
    broutarèdes (taillis), 
    paissières (pâturages), 
    herbages… une classification en 10 degrés, de 1 « 
    bon de bon », 2 « 
    bon 
    », 3 « faible de bon 
    », 4 « bon de moyen 
    », 5 « 
    moyen de moyen 
    », 6 « faible de moyen 
    », 7 « bon de faible 
    », 8 « moyen de faible 
    », 9 « faible de faible 
    » et 10 « infertil 
    »…
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    | Le compoix 
    document cadastral sans plan… Chaque bien est décrit (nature, superficie, situation…), localisé 
    par indication du tènement et des confronts. Ces derniers précisent les noms 
    des propriétaires voisins selon leur position géographique : « 
    le terral » (nord-ouest), «
    le narbonnès 
    » (sud-ouest), « le marin 
    » (sud-est) et « l’aguial 
    » (nord-est). Pour certaines parcelles situées sur des pentes, on parle de «
    chef 
    » (au-dessus) et de « 
    pied 
    » (en-dessous).
 
 Le montant de l’imposition est donné en livres, sols (ou sous) et 
    deniers. Il est indiqué à la fin de la description de chaque parcelle. 
    Lorsque l’inventaire est terminé pour un propriétaire, la somme totale due 
    est indiquée sur la dernière ligne.
 
 La difficulté de la lecture des compoix est principalement 
    d’habituer son œil au graphisme du rédacteur. Certes, si l’entraînement est 
    important, certains mots restent néanmoins des énigmes, notamment les noms 
    de lieux. De plus, l’orthographe est différente de l’actuelle et des 
    abréviations d’époque semblent incompréhensibles.
    Le fait de retrouver 
    le même terme dans des articles différents peut parfois permettre ce 
    déblocage. A la différence des écrits imprimés, le « dessin » des lettres 
    varie parfois d’un mot à l’autre, ou même dans le même mot selon sa position 
    ou les lettres voisines.    Si vous vous lancez 
    dans la lecture de ces textes ne vous découragez pas. Consultez sur internet 
    les glossaires de termes anciens que vous y trouverez concernant le bâti, 
    les mesures agraires… propres au Languedoc voire au patois local...
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    | Unités de 
    surface
    Pour 
    les maisons : la canne 
    (en réalité canne carrée) 3.95 m².Pour les terres : la 
    pugnère ou 
    punière 
    127 m², la sétérée 
    3160 m² à Lunas (3554 m² à Avène, 2468 m² à Joncels…)
 Les compoix de 
    Lunas sont consultables sur le site des Archives Départementales de 
    l'Hérault   
    
    Sommaire maison du bailli |