Poème en occitan de François Dezeuze accompagné d'un portrait de Jules CAYLA vieillissant...

 Nous remercions :

   - madame E. Couderq-Dreyfuss qui nous a communiqué ce document présentant un portrait du peintre vieillissant et un poème en occitan intitulé LOU PINTRE CAYLA, signé F.D.

   - Nicolas Saint-Jean qui nous a apporté les informations concernant ce mystérieux poète "F.D." et l'ouvrage d'où est extrait le texte.

François DEZEUZE

 

   François Dezeuze, dit "l'Escoutaïre", est né en 1871. C'est un écrivain, félibre. Il est membre de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, section lettres, siège XIV, de 1930 à sa mort en 1949.

   Sur le  site de cette Académie des Sciences et Lettres de  Montpellier, on trouve cette biographie résumée :

   " François DEZEUZE est un des écrivains occitans majeurs de la première moitié du XXe siècle. Il est le chantre de la vie montpelliéraine, le philosophe du mazet, mais son style, reconnaissable entre mille, déborde largement ces clichés sans les démentir. Disons en deux mots que ce papetier imprimeur (rue de l'Aiguillerie) a été l'âme de LA CAMPANA DE MAGALOUNA, une revue qui, pendant quatre décennies, a diffusé un occitan populaire dans toute l'aire occitane, et qu'il a été un des auteurs de théâtre les plus joués du Bas-Languedoc. Une dizaine de ses farces étaient données, chaque dimanche, aux quatre coins de la province par des troupes de joyeux amateurs. "

   Le poème sur Jules Cayla a été publié en 1929 dans un recueil intitulé  "Brancas d'éuse" (Branches d'yeuse"). On le trouve aux pages 116 (en occitan) et 117 (en français).

Photographie  d'E. Bras AD34

LOU PINTRE CAYLA par François DEZEUZE

LOU PINTRE CAYLA


Dau Larzac à la mar retrases la Campagna,
La Boria e lou troupèl, la vigna e lou maset…
Toun pincèl sap plombà l’aiga morta qu’estagna,
Ounte dourmis la fouca e jaunis lou raulet.
 
Brosses milhou que ges l’apalus, la mountagna,
Cayla qu’as per pairis Diogèna e Courbet
Mès qu’auriès degut naisse autres cops en Espagna
Entre aqueles signous qu’afeciouna Roybet.
 
Auriès cantat l’aubada à mila senoritas,
Begut de vis de fioc, fumat de papelitas
E ramenat la joia au triste Escurial.
 
Car amai sajes prene un èr serious e grave
Amai qu’ajes la barba e lous iols d’un Burgrave
Siès un bougre d’artista e galoi e rouial !

LE PEINTRE CAYLA

Du Larzac à la mer, tu reproduis la campagne
La ferme et le troupeau, la vigne et le maset
Ton pinceau sait plomber l'eau morte stagnante
Dans laquelle les foulques fonr des taches noires,
Dans laquelle jaunissent les joncs des marais.

Tu brosses mieux que quiconque le palus, la montagne,
Cayla qui a pour parrains Diogène et Courbet,
Mais qui aurait dû naître, autrefois, en Espagne,
Parmi ces seigneurs que Roybet affectionne.

Tu aurais chanté l'aubade à mille senoritas,
Bu du vin de feu, fumé des papelitas
Et ramené la joie au triste Escurial.

Car bien que tu saches prendre un air sérieux et grave,
Bien que tu aies la barbe et les yeux d'un Burgrave,
Tu es un gueusard d'artiste et joyeux et fameux compagnon !

 (Jeannine & Lucien OSOUF décembre 2012, page mise à jour et complétée en octobre 2025)

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