L'irrigation

   Les jardins étaient nombreux dans les vallées, en bordure des ruisseaux fournissant l'eau indispensable à l'arrosage des cultures.

   Chaque foyer en possédait ou en louait un ou plusieurs. Après la journée de travail, ces espaces s'animaient, chacun y produisant légumes et fruits, indispensables compléments pour subvenir aux besoins de sa famille.

   Pour faciliter l'accès à l'eau ou la retenir en période d'étiage, d'astucieux dispositifs ont été créés par des générations de jardiniers. Bien des terres cultivées, abandonnées au fil du temps, ont entraîné  la  dégradation progressive d'un grand nombre de ces aménagements. Faute d'entretien, beaucoup ont disparu. Fort heureusement, certains, remis en état, nous permettent de mieux comprendre l'ingéniosité de leurs créateurs.

Découvrez quelques-uns de ces dispositifs :

La pansière

   La pansière est un petit barrage aménagé sur un ruisseau. Elle retient l'eau, constituant une sorte de bassin, d'une certaine profondeur. Cet ouvrage peut être maçonné ou tout simplement constitué de gros blocs de pierre, pris dans le lit du cours d'eau, habilement calés  pour éviter qu'ils ne soient emportés par les crues.

   L'eau peut y être prélevée par puisage direct ou par l'intermédiaire d'une pompe.

   Très souvent, sur cet ouvrage, se greffe un béal.

   Pansière abandonnée dans le ruisseau de Nize. Cet ouvrage, réalisé sans liant, montre le dispositif de calage des blocs constituant d'une part la pansière, d'autre part le contrefort la maintenant en place. Celui-ci en partie disparu, cet ouvrage est condamné ...

Le béal

   Ce terme désigne en Languedoc un petit canal déviant une partie de l'eau d'un ruisseau pour l'amener vers des zones cultivées ou le bassin-réservoir d'un moulin...   Le volume d'eau détourné est réglé par une vanne ou une trappe placée au niveau du captage.

  Béal (2) sur la basse vallée du ruisseau de Nize. On aperçoit au fond la pansière (1) l'alimentant. Il dessert tous les jardins en aval du pont de Rouby jusqu'au pont Ciffre, ainsi que le jardin le surplombant, par l'intermédiaire d'un puits (3).

 Récupération de l'eau :

   Terrains situés très légèrement en dessous du niveau du béal :

  L'eau est récupérée à partir d'ouvertures latérales aménagées dans les parois du béal, elles-mêmes munies de trappes. L'irrigation se fait alors généralement par gravité dans un réseau de sillons préparés par le jardinier.

   Terrains situés au-dessus du niveau du béal :

  L'eau du béal alimente un puits (photo de droite). Un escalier permet d'accéder au fond du puits pour effectuer les nécessaires opérations de curage : en période de crue les eaux turbides y déposent d'importants limons.

 

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