Près de 100 000 jeunes des classes 1939/3 et 1940/1 sont appelés, début juin
1940, à rejoindre les centres de mobilisation. L’invasion allemande
contrarie leur incorporation.
À la signature de l’armistice, le 22 juin, beaucoup de ces
mobilisés errent, s’efforçant de rejoindre les casernes de la moitié sud du
pays, non occupée. Une minorité s’organise en bandes et va jusqu’à se livrer
à des exactions pour subsister.
Le ministère de la Guerre ne peut intégrer ces jeunes dans l’armée
d’armistice, dont les effectifs avaient été fixés à 100 000 hommes. Il
confie au général de La Porte du Theil la lourde tâche de mettre sur pied un
projet pour les regrouper et les encadrer. Certaines de ces recrues ne
peuvent rejoindre leurs foyers situés maintenant en zone occupée.
Ce projet conçu en quelques jours, dans une improvisation totale,
est présenté le 5 juillet : il propose de rassembler ces jeunes en pleine
nature pour les occuper à des travaux d’intérêt général. L’encadrement des
86 470 hommes sera assuré par des officiers d’active notamment ceux du 7e
corps d’armée, dissous, que le général de La Porte du Theil commandait.
Celui-ci s’entoure de 3 conseillers pour établir les nouvelles
structures :
- le colonel Mourey, pour les questions administratives
;
- Charles Poilleux, inspecteur des Eaux et Forêts, pour
la technique forestière ;
- le père Forestier, dominicain, aumônier national des
scouts de France, comme conseiller spirituel.
Il recevra de vives critiques venues de milieux divers :
- des parents n’appréciant pas les conditions de vie de
leur fils ;
- des mouvements sympathisants de l’Allemagne
qualifiant les chantiers d’armée de boys-scouts ;
- des
mouvements d’opposition à l’Église qui parlent de bandes de puceaux de
sacristie…
Malgré cela, peu à peu, les groupements se constituent mais, les
premiers mois, fonctionnent dans des conditions matérielles difficiles.
52 groupements, d’un effectif de 1 500 à 2 200 hommes, vont être
progressivement mis en place pendant le second semestre 1940, dont 6 en
Afrique du Nord.
À partir de 1941 les Chantiers de Jeunesse incorporeront, pour 8
mois, tout Français de la zone libre, en âge d’effectuer ses obligations
militaires.
Le groupement 25, créé
au Bousquet-d’Orb le 20 août 1940, porte le nom de ROLAND. Il a pour devise
discipline et camaraderie. Trois unités fournissent ses premiers effectifs :
- le 38e
régiment du génie de Montargis ;
- le 92e
régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand ;
- le 19e
régiment d’artillerie de Castres. |
Insigne en métal
du groupement 25.
Insigne en tissu
du groupement 25. |