Le groupement 25.

Tenues des hommes…

   Les jeunes du 1er contingent ont des vêtements militaires : chemise et capote kaki, pantalon de golf, bandes molletières, brodequins de marche, chaussettes blanches en laine dont le haut est roulé et béret large des chasseurs alpins.

  Les chefs portent la tenue de leur arme d’origine.

 Emploi du temps…

   Réveil, lever des couleurs, appel, 30 minutes d’éducation physique, petit-déjeuner, nettoyage des chambres, travaux sur le terrain jusqu’à 11 heures, deux heures de temps libre autour du repas de midi, reprise des activités extérieures jusqu’à la nuit…

 Départ des Alsaciens-Lorrains…

   Début décembre 1940, arrive l’ordre de renvoyer les jeunes originaires d’Alsace et de Lorraine dans leurs foyers.  Les chefs essayent de les retenir, sachant que leurs provinces sont désormais annexées.

L’écho de Roland… 

  De novembre 1940 à février 1943, L’écho de Roland constitue un bulletin de liaison entre les groupes. Bimensuelle puis mensuelle, cette publication contient les textes rédigés souvent par l’encadrement (éditorial du commandement, mot de l’aumônier, conseils sanitaires...), mais aussi articles, poèmes, dessins… produits par les membres des équipes.

 Activités festives… 

  De grands rassemblements sont régulièrement organisés. Le premier a lieu au Bousquet le 2 novembre 1940 : défilé des groupes dans les rues, messe célébrée sur le stade, cérémonie au monument aux morts.

   En décembre, une équipe théâtrale se constitue. Quatre représentations en faveur du Secours National sont données au Bousquet. On y joue du Labiche, du Courteline...

   Un orchestre de jazz se monte également.

Libération du premier contingent…

Un premier bilan peut être dressé :

- forêts environnantes en pleine exploitation : carbonisation des feuillus, abattage des résineux pour les mines ;

- zones anciennement dévastées par le feu, reboisées ;

- sentiers muletiers transformés en routes forestières ;

- différents campements désormais équipés de terrains de sport...

Le temps des pionniers s’achève. Ils quittent le groupement 25, en permission libérable, dans les premiers jours de février 41.

Arrivée du second contingent…

Une période de transition jusqu’à l’arrivée (fin mars - début avril) des nouvelles recrues, permet d’effectuer différents travaux de nettoyage et des aménagements complémentaires.

Les jeunes sont originaires des départements de Lozère ou d’Aveyron (ainsi que d’un arrondissement de Marseille).

Quelques faits de l’année 1941…

Mai est marqué par la visite du général de La Porte du Theil. On entend pour la première fois la clique et la musique du groupement.

Le 11 de ce même mois, le chantier commémore la fête Jeanne d’Arc par un grand spectacle au stade du Bousquet. Le 30, l’évêque de Montpellier bénit Notre-Dame du Vernazoubre, chapelle construite par les Chantiers, ainsi que la cloche Rolande 1941 qui prend place dans le clocher.

Fin juin, une délégation du groupement se rend à Vichy pour la cérémonie de remise du drapeau des Chantiers à son fondateur.

En juillet, un troisième contingent est attendu. À partir de cette date, les incorporations se font tous les quatre mois. Les nouveaux sont ainsi accueillis par les aînés qui ont déjà effectué la moitié de leur séjour.

Le 24 août, une grande fête célèbre le premier anniversaire de la création du groupement : cérémonie aux couleurs, offices religieux (catholique et protestant), dépôt de gerbes, défilé, rassemblement sportif, feu de camp, chants et jeux scéniques…

Fusion des groupes 1 et 2 (Gours - Les Pascals) qui prennent comme parrain Maginot et adoptent la devise La France seule.

Fin août, la plupart des groupes fournissent deux ou trois équipes constituant un détachement viticole envoyé dans la région de Béziers pour la période des vendanges.

Année 1942...

Parfaitement implanté dans la vie locale et maintenant bien organisé, le groupement 25 prend sa vitesse de croisière. Début novembre arrive le septième contingent.

Le débarquement allié des 7 et 8 novembre, en Afrique du Nord, provoque une réaction allemande brutale : violation de la convention d’armistice, occupation de la France entière.

1943, les groupements 23, 24 et 25 quittent l’Hérault…

Les Chantiers d’Afrique du Nord ayant rejoint l’armée alliée, les Allemands trouvent les groupements 23 (Saint-Pons), 24 (Lodève) et 25 trop proches de la Méditerranée.

Début avril, les déménagements commencent : le groupement Roland est déplacé dans le Cantal autour de Mauriac.

Service du Travail Obligatoire...

Avec l’instauration du STO par Laval en février 43, les Allemands voient dans les Chantiers un réservoir de main-d’œuvre et l’occasion de démanteler une institution devenue à leurs yeux suspecte.

Pour éviter la déportation systématique des jeunes qui doivent être libérés le 1er juillet, le général de La Porte du Theil impose, par décret, leur libération anticipée et les envoie en permission libérable. La moitié en profitera pour disparaître ou rejoindre le maquis. Ne reviennent que ceux qui acceptent de partir. Cela ne peut durer : les Allemands exigent le remplacement nombre pour nombre des défaillants.

Quelques photos du GR 25... cliquez

Bibliographie

Nicolini Gabriel - 1992 - Chantier de la Jeunesse Française N°25 ; document inédit, ronéotypé de 48 pages (source principale de la partie consacrée au GR25).

Austin Roger - 2010 - Les Chantiers de la Jeunesse dans le Languedoc, 1940-1944 ; Études Héraultaises numéro 40 pages 179 à 187.

Souyris-Rolland André - 2010 - Le Groupement 25 des Chantiers de Jeunesse au Bousquet-d’Orb 1940-1943 ; Études Héraultaises numéro 40 pages 191 à 206.

Battut Laurent - 2010 - Chantiers de la Jeunesse & Jeunesse et Montagne (1940-1944) Bibliographie 1980-2010 ; Études Héraultaises numéro 40 pages 209 à 215.

Thers Alexandre - 2006 - Les Chantiers de la Jeunesse ; 36 pages. Collection les mini-guides Histoire & Collections - Paris.

Chantepie Frank, Huan Antoine et Oheix Jean-René - 1998 - Les Chantiers de la Jeunesse 1940-1944 ; 211 pages. Centre de Recherche en Histoire Contemporaine, Université de Nantes, Université Permanente - Édition Opéra.

Tuffou Jean et Guiraud Robert - 1992 - Vivre en pays minier - de 1940 à nos jours ; pages 17 à 49 - Bulletin spécial N°8 de l’Association Archéologique et Historique des Hauts Cantons de l’Hérault.

 

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documentation réunie par J & L Osouf - 2012 - extrait de "Lunas au gré de l'alphabet", pages 90 à 93 - ISBN 978-2-917252-99-4