Hippolyte CHARAMAULE,

ardent défenseur des libertés de la presse

   Le 28 juillet 1833, un banquet civique est organisé à Montpellier pour célébrer l'anniversaire des "Trois Glorieuses" de la révolution de juillet 1830. Diverses personnalités y prendront la parole.

  Traditionnellement des toasts seront portés. Voici celui d'Hippolyte Charamaule :

A la liberté de la presse !


 
" Noble apanage de la civilisation, instrument invincible de progrès : à ce titre la presse encourut toujours la haine de tous les despotismes, toujours ou rétrogrades ou stationnaires ; mais il n'est donné à aucun despotisme de prévaloir contre elle.

   Aux trois journées, la presse triomphante sans retour de la violente agression des rois ; aux trois journées, la presse marqua pour les peuples une ère d'émancipation et de liberté. Depuis elle poursuit sans relâche leur affranchissement par la propagande de la pensée ; propagande généreuse et pacifique, devant laquelle s'inclineront les baïonnettes elles-mêmes, devenues intelligentes.

   Pourquoi faut-il que le gouvernement né de trois jours, oublieux de son origine et de sa mission civilisatrice, semble avoir épousé contre la presse, dont il fut l'ouvrage et dont il devait être l'auxiliaire, la haine invétérée des trônes? Fatal aveuglement qui l'engage chaque jour davantage dans une lutte où périssent tous ceux qui s'y laissent engager ! Rassurons-nous : la presse qui fit la révolution de juillet saura la défendre et triompher encore ; secondons ses généreux efforts. A la voix du courageux député, de l'éloquent écrivain qu'un bonheur inespéré nous permet de voir présider à cette fête, une vaste association en faveur de la liberté de la presse se propage rapidement sur toute la surface de la France. Ne restons pas en arrière, couvrons de souscriptions les statuts de cette association libérale et patriotique, et rappelons-nous sans cesse que la presse, selon l'énergique expression de M. de Cormenin, porte dans ses mains toutes les vérités et toutes les libertés du monde."

 

 Source : un petit livret, intitulé "Relation du banquet patriotique du 28 juillet 1833", publié par l'imprimerie Jean Martel Ainé, près de la préfecture N°10, consulté sur le site gallica.bnf.fr

  On y apprend que plus de 1500 patriotes s'y sont réunis, qu'une commission composée d'hommes de toutes les classes avait été nommée pour organiser cette immense réunion populaire. Chacune des émigrations qui se trouvait à Montpellier avait été priée de se faire représenter par dix membres choisis et désignés par elle : Polonais, Italiens, Espagnols s'étaient empressés de répondre à cette fraternelle invitation.

 "...  Après le banquet, et pour répondre à l'appel d'H. Charamaule, une association pour la liberté de la presse a été organisée.  Son influence puissante sera sentie et imitée par toutes les villes de notre département. La liberté de la presse, l'association, ce sont les deux leviers qui doivent remuer le monde et accomplir l'émancipation européenne."

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