Virginie MONTAGNOL (1812 - 1875) |
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Dans les registres de l'état-civil de Camplong, à la date du 26 janvier 1812, on trouve l'acte de naissance d'Elisabeth, Emilie, Virginie MONTAGNOL. Le château de Cazilhac où habitent ses parents a été, lors de la création des communes, à la Révolution, rattaché à Camplong. (lire à ce sujet : "création de la commune de Lunas" ) Virginie Montagnol est le dixième enfant d'Elisabeth ROCAIROL et de Pierre Jean MONTAGNOL, noté sur l'acte "propriétaire de la métérie (sic) de CAZILHAC, âgé de 48 ans" . En 1830, elle contracte la fièvre typhoïde. Dans un état très grave, elle reçoit les derniers sacrements. Miraculeusement, elle échappe à la mort et affirme "c'est la Sainte-Vierge qui m'a guérie". A partir de ce jour elle se charge de l'entretien de la chapelle de la Vierge dans l'église Saint-Pancrace de Lunas. Son père subit des revers de fortune et meurt ruiné, le 23 avril 1831. Le 21 juillet 1843, suite à un accident, sa mère décède à son tour. Virginie MONTAGNOL part pour Montpellier en 1845. A 33 ans elle décide de rejoindre L'Hôpital Général comme postulante chez les Filles de la Charité. |
Virginie MONTAGNOL, révérende Mère Marie de Jésus. (huile sur toile signée Montseret - collection particulière) |
Le Père SOULAS (1808-1857) le saint Vincent de Paul montpelliérain Ordonné prêtre en 1835, André SOULAS est nommé vicaire à La Salvetat. Il souhaitait devenir missionnaire mais l'évêque de Montpellier, Monseigneur THIBAULT, lui aurait fait remarquer : " Les sauvages sont ici..." En 1840, il est chargé de l'œuvre des Domestiques qui réunit les servantes pour les évangéliser. En 1845 il crée, avec Virginie Montagnol, les sœurs de Notre-Dame Auxiliatrice. Son œuvre sociale (à une époque où l'essor industriel engendre le développement des villes et le paupérisme) est marquée par la création, en 1846, d'une crèche dans la paroisse de Saint-Denis puis, en 1848, d'une colonie agricole aux Matelles pour accueillir les orphelins.
document iconographique EPH n°172 |
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L'idée première du Père SOULAS était de former une Congrégation de filles gardes-malades sans les astreindre aux vœux de la vie religieuse. L'évêque l'en dissuadera affirmant que des religieuses seraient plus dévouées. C'est donc la congrégation des sœurs gardes-malades de Notre-Dame de l'Auxiliatrice que le père SOULAS doit mettre sur pied et organiser. Dans un premier temps, il réunit "quelques pauvres jeunes filles sans culture et sans relations mais animées d'un esprit généreux et d'une piété éprouvée" (M. GRANIER page 79). Un de ses amis, docteur, leur enseigne les soins aux malades. Il manque toutefois au père SOULAS une personne capable d'assurer la direction de la congrégation naissante. C'est alors qu'en avril 1845, son chemin croise celui de Virginie MONTAGNOL qui lui fait part de sa vocation. Il trouve en elle la collaboratrice qu'il recherchait depuis plusieurs mois pour mener à terme son projet. Le 1er juillet se déroule la cérémonie de la première prise d'habit, présidée par l'évêque, pour les six postulantes. N'étant rentrée dans la communauté qu'en juillet Virginie MONTAGNOL ne prononcera ses vœux que le 8 septembre. Elle reçoit le nom de sœur Marie de Jésus et sera nommée supérieure de la petite communauté dont la vocation est l'aide aux malades et blessés, l'ouverture de crèches et plus généralement l'aide aux pauvres. Cette congrégation rencontrera des difficultés pour être reconnue. Virginie MONTAGNOL effectuera deux voyages à Rome afin obtenir l'approbation du pape. Elle l'obtient après son deuxième voyage en 1871, mais les constitutions ne seront approuvées définitivement qu'en 1900, soit 25 ans après la mort de sa fondatrice, survenue le 2 janvier 1875, à Montpellier. |
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La congrégation des sœurs gardes-malades de Notre-Dame Auxiliatrice L'abbé SOULAS eut la joie de voir grandir l'œuvre dont il avait jeté les bases. Trois ans après sa création à Montpellier, Pézenas sollicita quelques religieuses, puis Béziers. Les postulantes affluent à la maison-mère ce qui permit, en 1850, d'ouvrir des communautés à Nîmes, Sète, Lodève, Clermont-l'Hérault. Appelées dans les villages touchés par l'épidémie de choléra de 1854, les sœurs se firent remarquer par leur dévouement. En 1857, lorsque mourut André SOULAS, la congrégation comptait 160 sœurs et 20 postulantes. L'essor de la communauté atteindra son apogée en 1904 avec 60 établissements et 854 religieuses ! Le costume de la congrégation "Une robe de serge noire et commune, une pèlerine de la même couleur ayant pour bordure un cordon bleu; autour des reins un gros cordon à nœuds de la même couleur auquel est suspendu un grand chapelet orné d'un crucifix et d'une médaille en cuivre à l'effigie de Notre-Dame Auxiliatrice ; tel est le costume de la garde-malade. La coiffure réalise la pensée du fondateur. Le front et la tête sont entourés de bandeaux blancs rattachés à une guimpe qui couvre le cou et surmontés d'une cornette disposée de telle sorte qu'elle enlève toutes les lignes du visage en faisant au dehors une large saillie. Un voile noir retombant en arrière et fixé à la cornette, dont on n'aperçoit qu'une large bordure, complète ce costume qui sans être disgracieux est surtout sévère et modeste" (P. VIGOUREL)
La congrégation des sœurs gardes-malades de Notre-Dame Auxiliatrice à LUNAS Les recensements de 1861, 1866 et 1876 indiquent une petite communauté de sœurs gardes-malades à Lunas. Elles occupaient la maison face au pont Charamaule, ancienne auberge Bonnafous, actuelle Auberge Gourmande. ( localisation sur la carte -n°16- Cliquez ) En 1861 on trouve : sœur Timothée (Marie BONHOME 33 ans), sœur Césaire (Justine FERDIERE 29 ans), sœur Saint-Georges (Marie MONTAGNOL 27 ans) et Léonie MONTAGNOL, 10 ans, sœur de Marie MONTAGNOL. En 1866 : Euphrosine FERDIERE (34 ans, supérieure de la communauté) et 3 religieuses : Marie JOURDAN (29 ans), Félicie FERRIER (22 ans) et Philomène ASTRUC (22 ans) En 1876 : 3 religieuses : ROUCAYROL Anna (35 ans), FURAND Eugénie (29 ans), ROUCAYROL Marie (22 ans) et leur domestique MURET Rosalie (15 ans). Les recensements ultérieurs n'indiquent plus la présence dans le village de la communauté qui aurait donc cessé son activité entre 1877 et 1881. |
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Une rue de Montpellier porte le
nom de Virginie MONTAGNOL, dans le quartier de Celleneuve, près du cimetière et de la
rue du Pilory. L'un des frères de Virginie, Napoléon MONTAGNOL de CAZILHAC, exerça les fonctions de maire de la commune de Lunas, de 1841 à 1843. |
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Bibliographie : - BALP P. (1883) - Vie de la révérende mère fondatrice sœur Marie de Jésus Marie-Émilie-Virginie Montagnol, et histoire de la Congrégation des Sœurs gardes-malades de Notre-Dame auxiliatrice - Imprimerie de Grollier et fils - BOEKHOLT Jean (1990) - L'Homme de la rue à Montpellier - édition de la Source, Montpellier - CHOLVY Gérard (1995) - André SOULAS et les sœurs gardes-malades de Notre Dame Auxiliatrice (1845-1995) - Montpellier, Publications de l'Université Paul Valéry - CHOLVY Gérard (1991) - La religion en France de la fin du XVIIIe siècle à nos jours - Hachette, coll. Carré histoire - CHOLVY Gérard (2008) - Le père Soulas missionnaire de l'Hérault in Eglise en Pays d'Hérault numéro 172 du 29 mai 2008, page 7. - GRANIER M. ( chanoine) (1934) - Le saint Vincent de Paul montpelliérain, André SOULAS (1808-1857) - imprimerie de la Charité Montpellier.- VIGOUREL (Père) (1904) - Histoire de la vie et des oeuvres du révérend père SOULAS - imp. de la manufacture de la Charité, Montpellier |
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documentation réunie par J & L Osouf - juin 2010 |
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